vendredi 1 avril 2011 :: Revin :: Alerter la modération
D’ici quelques semaines, le Préfet fera connaître sa proposition de Schéma Départemental de Coopération Intercommunale. Que va-t-il advenir de Revin ?
L’heure n’est pas à la blague. En ce 1er avril, Philippe Vuilque, Député-Maire de Revin, vient de remettre en mains propres à Pierre N’Gahane, Préfet des Ardennes, une lettre ouverte concernant l’intercommunalité.
Monsieur le Préfet,
Vous vous apprêtez dans quelques semaines à rendre public votre proposition de Schéma Départemental de Coopération Intercommunale (SDCI). Ce schéma, s’il est accepté par la commission départementale de l’intercommunalité, va structurer l’organisation de nos territoires pour de nombreuses années. Cette proposition doit prendre en compte, avant toute chose, l’intérêt général.
L’intercommunalité de demain devra s’organiser pour répondre au mieux à l’intérêt, à long terme des habitants, à la solidarité indispensable des territoires et aux défis économiques et sociaux qui sont devant nous. Cela nécessite une hauteur de vue, un certain courage pour contrecarrer les égoïsmes locaux au profit de l’intérêt général et une certaine neutralité politique.
En effet, les équilibres politiques d’aujourd’hui ne seront peut être pas les mêmes demain et vous devez donc faire fi des situations temporaires qui figeraient, pour des raisons bassement financières ou partisanes, l’avenir de certains territoires.
Je n’ignore pas les pressions politiques que vous subissez, mais je vous rappelle que vous êtes avant tout le Préfet de la République avant d’être le représentant du gouvernement et que votre charge, j’ai la naïveté de le penser, vous oblige à l’impartialité. Les préfets passent, les territoires restent.
En tant que député de la deuxième circonscription, je me dois donc de vous mettre en garde contre toute décision qui irait à l’encontre de l’évidence et de l’intérêt général.
Si tel était le cas, vous porteriez une énorme responsabilité sur les difficultés qui ne manqueraient pas de se faire jour et qui pénaliseraient très rapidement les territoires concernés. Nous n’avons pas besoin de cela dans la situation économique et sociale dans laquelle nous nous trouvons.
La loi vous octroie à vous et à vous seul, si l’on excepte la possibilité bien illusoire (majorité des 2/3) de contre projet présenté par la CDCI, des pouvoirs transitoires exceptionnels qui vous permettent de faire prévaloir l’intérêt général en cas de situation de blocage.
Monsieur le Préfet, j’en appelle à votre sens des responsabilités et du service public.
Je serai particulièrement vigilant et attentif à vos propositions. Si celles-ci étaient manifestement dictées par des intérêts partisans, je n’hésiterai pas à dénoncer votre attitude.
Comptant sur votre lucidité et votre courage, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de ma haute considération.
Philippe Vuilque