vendredi 8 avril 2011 :: Revin :: Alerter la modération
L’association Lire Malgré Tout a invité Barcella et le Petit Chaperon rouge aux prochains « Ecrins de l’écrit », qui auront lieu en octobre 2011. L’annonce en a été faite lors de l’assemblée générale.
« L’écrit a une véritable importance dans notre vie, » a déclaré ce jeudi Françoise Royaux, présidente de Lire Malgré Tout, lors de l’assemblée générale de l’association. Philippe Vuilque, député-maire, et Dominique Ruelle, conseillère générale et adjointe, y assistaient. « Notre souci, a poursuivi cette ancienne enseignante, c’est réduire la fracture entre l’écrit familier, de type SMS, et l’écrit plus social, plus universel. Nous essayons de faire en sorte que tous ceux qui viennent dans nos locaux trouvent ce qu’il y a d’authentique en soi et autour de soi. Si une personne doit écrire une lettre de motivation, il faut qu’elle sache trouver ce qui va la valoriser. »
Prêchant devant une assemblée acquise à l’objet-livre, Mme Royaux a défendu des valeurs traditionnelles. « L’écriture SMS n’est pas lisible par tout le monde, a-t-elle reproché. Elle ne concerne qu’un microcosme. L’écrit papier permet au plus grand nombre de goûter au plaisir de la lecture. Il ne s’agit pas d’un loisir qui coûte cher. On peut emprunter des livres en bibliothèque. » Malgré ses petits moyens, l’association fait l’effort d’acheter de beaux livres pour enraciner le plaisir physique de la lecture dans les « chères têtes blondes ». Ces émotions charnelles, les jeunes ont le loisir de les découvrir chaque mercredi après-midi, en participant à la rédaction de la nouveauté 2011, « Le P’tit Rouj’nal », un bimensuel, dont le n°4 vient de sortir. Léa Lebioda, l’une de ses journalistes en herbe, en a détaillé le sommaire aux personnes présentes.
Un réseau, des compétences
Lire Malgré Tout, c’est un réseau au premier rang duquel les familles ont leur(s) mot(s) à dire. La qualité des prestations, la compétence des intervenants – professionnels ou bénévoles – en font un interlocuteur privilégié des centres sociaux, de l’Ecole, des bibliothèques ou encore de certaines associations. Un travail de longue haleine, en direction d’un public souvent fragilisé.
Philippe Vuilque a remercié collectivement les bénévoles qui, selon lui, effectuent un travail remarquable. « J’ai eu l’occasion de voir ce que vous faites à l’occasion des différentes manifestations que vous avez organsiées », s’est-il félicité. Et de rappeler la « remarquable » exposition sur les fables des « Ecrins de l’écrit » 2010, dont le thème était « Fables et Fabulistes ». « Vous contribuez très largement au rayonnement intellectuel de Revin, a-t-il poursuivi. Nous sommes probablement la commune ardennaise qui, au prorata du nombre d’habitants, compte le plus grand nombre d’associations. D’où une certaine émulation, même si nous connaissons des difficultés économiques et sociales. »
Puis, s’adressant à la présidente Françoise Royaux, le maire a fait part de ses préférences en matière de support de l’écriture : « Je partage votre avis sur l’écrit et, comme vous, je demeure attaché au papier. » Selon Philippe Vuilque, l’écrit n’est pas prêt de s’éteindre, en dépit de l’évolution des modes de communication et de la mauvaise passe dans laquelle se trouve l’imprimé. (La presse d’information en est un criant exemple.) Pour l’élu, les nouveaux modes de communication ne représentent que des outils complémentaires. « Je reste très attaché au contact physique avec le livre, le papier, confirme celui qui est aussi un lecteur. Le livre est un confident. C’est moins vrai pour le livre électronique, l’écran d’ordinateur. Je suis très confiant pour l’avenir. » La création du « P’tit Rouj’nal » lui semble une excellente initiative. « Vous vous adressez à des enfants en difficulté, constate le premier magistrat, c’est très bien. Certaines personnes ont peur de l’écrit. C’est vrai pour les adultes comme pour les enfants. Leur apprendre à maîtriser l’écriture, la lecture, c’est former les citoyens, leur ouvrir les portes. »
Un financement de crise
Sans avoir l’air d’y toucher, Françoise Royaux a bien tenté d’adoucrir la cuirasse du bailleur public en réclamant une augmentation de la subvention municipale. En vain. Le bilan financier 2010 de l’association accuse une perte de revenus conséquente. Les interventions extérieures constituent l’une des sources de revenus de Lire Malgré Tout. L’an dernier, elles ont été en chute libre. Ses plus gros « clients » (centres sociaux, établissements scolaires, bibliothèques, associations), eux-mêmes victimes de budgets resserrés, ont très peu fait appel à ses services. Les premiers chiffres de l’année en cours semblent inverser la tendance. LMT doit apprendre à se « vendre ». Des efforts ont été faits en termes de communication : flyers, création d’un site Internet. Des projets de financement institutionnel ont été déposés, de même que des demandes de mécénat d’entreprise.
Même le député-maire s’est piqué au jeu en donnant des conseils pour améliorer la communication avec l’establishment ardennais. « Les temps sont durs pour tout le monde, a-t-il rappelé. La ville est touchée à cause de la réforme fiscale. Nous essayons de maintenir nos aides, mais ce n’est pas simple. Nous avons bien conscience que vous souhaitez que nous soyons derrière vous par rapport au travail que vous faites. Pour toutes les associations, les subventions seront maintenues, mais pas augmentées. »
Les grands projets de construction de 2012 obligent à serrer les cordons de la bourse. La tendance aux restrictions est d’ailleurs générale. Pour les financements Cucs, l’heure est aussi au recentrage et à l’essentiel. LMT ne pourra donc pas espérer de rallonge budgétaire, même si, comme l’a rappelé le premier magistrat, « vous êtes un élément essentiel dans la politique culturelle de la ville », un élément que les élus revinois ont à coeur de défendre becs en ongles en commission.
Barcella et le chaperon rouge
En dépit des difficultés matérielles, Lire Malgré Tout continuera son travail de promotion de la lecture et de lutte contre l’illettrisme. Depuis le début de l’année, des actions sont conduites avec les centres sociaux de Fumay et de Givet. D’autres le seront avec l’Office de Tourisme de Revin. « Le P’tit Rouj’nal » devrait paraître au moins jusqu’en décembre 2011. L’activité va s’ouvrir aux collégiens. Le 24 avril prochain, l’association participera à la manifestation « Le livre sur la place Ducale ». Du 3 au 16 octobre 2011, le thème des « Ecrins de l’Ecrit » sera « Rouge comme un petit Chaperon » avec expositions, participation de plasticiennes de la région…
Mais le scoop, le top du top, c’est la venue de Barcella au grand raout revinois de la lecture. L’artiste rémois avait enthousiasmé le public du « Merle moqueur », ce 11 février, lors d’un concert à l’Espace Jean Vilar. Non seulement le funambule des mots mis en musique participera à la Fête de la Lecture, mais il animera des ateliers dans les écoles et au collège, faisant découvrir aux enfants et aux adolescents une poésie attrayante et pleine de vie. Les participants se transformeront en troubadours des temps modernes et créeront un texte de chanson qu’ils présenteront à l’occasion d’un concert public. Comme cela vient de se faire, en mars dernier à Givet , dans le cadre du festival Printival. Le petit chaperon rouge n’a qu’à bien se tenir.
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