Cofondateur avec Carine Meyer de la Cie Les Mangeurs de Cercle, le revinois Guillaume Laurent rêve des arts du cirque et de la rue depuis son enfance.
@rdenne-mag : A quand remonte votre envie de faire du cirque ?
Guillaume Laurent : Je ne sais pas, j’étais tout petit. J’avais décidé d’être « cirquier », vers l’âge de 4 ou 5 ans. Et cette première idée ne m’a jamais lâché.
@-m : Comment avez-vous commencé ?
G.L. : En loisir. J’ai participé à des stages, comme tout le monde. Ca fait une dizaine d’années que je pratique. J’ai fait deux écoles de cirque, celle de Besançon, où j’ai commencé à découvrir tout ce qui pouvait se faire. C’est aussi là-bas que j’ai appris à enseigner, parce que j’ai suivi le module « formation de formateur ». Ensuite, je suis allé pendant deux ans à Chambéry dans une école de formation aux arts du cirque.
@-m : Avez-vous une expérience amateur ?
G.L. : Oui, j’ai fait partie pendant à peu près cinq ans de la Fantastique Meute Revinoise. Mais je voulais déjà devenir pro.
@-m : Pouvez-vous nous parler de la peur ?
G.L. : On ne domine pas ses peurs. Il faut qu’elles soient là, parce que du moment où l’on n’a plus peur, on prend des risques. Enfin, plus qu’il ne faut. Après, quand on a trop peur, qu’on n’est pas bien, qu’on est fatigué, ça ne sert à rien de s’acharner à dix mètres de hauteur.
@-m : Que doit-on faire dans ces cas-là ?
G.L. : Une préparation physique, des pompes, des abdos. On peut réaliser des choses simples. Pour venir à bout de ses peurs, c’est comme lorsqu’on apprend à lire ou à écrire. On fait un petit peu au début. Et puis, on avance, on avance. Après, on évolue en se balançant à plusieurs mètres de hauteur. C’est bien.
@-m : Faut-il avoir une grande confiance en ses partenaires ? Dans quelle mesure ?
G.L. : Oui, complètement, en ce qui concerne ceux qui longent. Il faut connaître le caractère de ses partenaires, savoir comment va réagir l’autre dans les moments critiques. C’est dans ces moments-là que ça va ou que ça ne va plus.
@-m : Et en ce qui concerne les faiblesses ?
G.L. : Il est important aussi de connaître ses propres faiblesses et celles des autres.
@-m : Monter un spectacle représente-t-il un gros investissement financier ?
G.L. : Financier, oui, mais en temps aussi, énormément.
@-m : Comment vous répartissez-vous les tâches matérielles ?
G.L. : La création des costumes, c’est moi. Stéphanie Pérignon et Carine Meyer ont en charge la vente et la communication. Les structures, c’est Antoine Aries et Guillaume Bales. Tout ce qui est régie, lumières, c’est Alice Laurent.
@-m : Allez-vous créer un spectacle pour 2011 ?
G.L. : Non. Quand on consacre son énergie à une nouveauté, on ne peut pas aller jouer, vendre nos autres productions. Là, nous avons plus envie de jouer, parce que c’est un plaisir.
@-m : Qu’allez-vous présenter lors du prochain festival Contrebande ?
G.L. : Nous serons présents le 2 juin avec Arboris et Crinoline.
(Crédit photographie : Cie Les Mangeurs de Cercle. « Un voile sur les mots ».)