La 16ème édition du festival Contrebande est lancée. Randonnée, vide-grenier, Printemps des Enfants : cette mise en bouche variée augure d’un grand cru avec le spectacle « La Meuse à fleur d’eau », présenté mercredi par la Cie Ilotopie.
L’édition 2011 du festival Contrebande a commencé samedi avec la randonnée « les Chemins de Contrebande ». Le départ avait lieu en covoiturage, au départ de Revin et Nouzonville. Une cinquantaine de randonneurs ont parcouru environ dix kilomètres entre Monthermé et Thilay. Ils ont eu droit à une petite surprise dans les bois, puisqu’un hommage a été rendu à l’un des fondateurs de l’AREL, Claude Mleczak, récemment disparu. Un de ses contes a été lu et mis en scène in situ avec la complicité de la Fantastique Meute Revinoise.
Après cet intermède de l’amitié, les promeneurs ont poursuivi leur chemin jusqu’à la salle des fêtes de Thilay où – après avoir pique-niqué – ils ont profité du dernier spectacle de la Cie La Strada, intitulé « Régalades ». De quoi sustenter les appêtits intellectuels chatouillés par la plume de l’ami Claude.
Les patatograveurs de Lire Malgré Tout ont consommé des patates pour le plaisir de l’écriture.
Brocante et fête des jeux
Le deuxième épisode de ce week-end riche en événements était le vide-grenier organisé quai Edgar Quinet. Une trentaine d’exposants avaient répondu présent. Contrairement à 2010, la manifestation n’a pas eu lieu en nocturne. Elle y a sans doute perdu un peu de poésie. Mais, dans l’ensemble, les vendeurs se sont déclarés satisfaits de la fréquentation de leurs stands.
A 13h30, le portail de la cour Jean Macé s’est ouvert pour le Printemps des Enfants. Les petits rois du jour ont été accueillis par Tigrou et Mickey, les mascottes de l’association Anim’ Disco, qui sont également allés faire un tour sur la brocante. Des bénévoles encadraient une vingtaine d’ateliers. Deux associations locales avaient apporté leur concours (Lire Malgré Tout et, pour la première fois, l’Office du Tourisme). Jeux traditionnels, grandeur nature, diabolos ont amusé petits et grands. Les futurs chercheurs d’or se sont essayé au maniement de la « poêle à frire », tandis que les chasseurs apprenaient à reconnaître les feuilles des arbres et les traces d’animaux de la forêt.
Un véhicule d’un genre spécial avait été installé dans le fond de la cour. Au volant – si l’on peut dire – de cette « caravanoconte », Pascale Garot. La conteuse a transporté enfants et parents lors d’un périple jalonné d’histoires magiques. Pour les amateurs de l’écrit, la patatogravure a livré tous ses secrets grâce aux animateurs de Lire Malgré Tout. D’aucuns en ont profité pour offrir un message à leur maman.
Les fans d’ordinateurs ont satisfait leur « vice » sous la surveillance d’adultes. Dans la pièce contiguë, des barmaids en herbe concoctaient et dégustaient des cocktails sans alcool, évidemment. Indissociable de ses fourneaux, Marie-Anne Régnier, sans laquelle les marmitons de l’AREL seraient orphelins, proposait un atelier « brochette de bonbons ». De quoi réconcilier carnivores et végétariens.
Malgré la diversité des activités proposées, cet après-midi récréatif n’a pas obtenu le succès qu’il était en droit d’attendre, alors que la dernière édition (2009) avait accueilli 200 marmousets. Pour la première fois, le Printemps des Enfants se déroulait un dimanche. Il semble que la Fête des Mères et le gala des Alouettes – à l’Espace Jean Vilar – ait joué un mauvais tour (sans jeu de mots) aux organisateurs.
Pour 4 euros, les participants avaient un accès gratuit à tous les ateliers, hormis le speed ball et l’atelier « pochoirs » du Clip de Moraypré, pour lesquels il fallait régler un supplément. De plus, un goûter était offert. Cette fête des jeux était l’occasion de partager un moment de complicité entre les parents et leur progéniture. Raté. Dommage aussi pour les bénévoles.
Hubert Brodier guide la main encore incertaine de ce futur étoilé Michelin.
Les Ilotopiens à fleur d’eau
Mercredi, à 22h30, « La Meuse à fleur d’eau » devrait drainer la foule jusqu’au quai E. Quinet. Il s’agit du spectacle emblématique de cette16ème édition de Contrebande, qui honore l’un des quatre éléments : l’eau. L’AREL n’avait jusqu’à présent exploité que l’air et la terre. Bien qu’il soit difficile de trouver des spectacles qui se déroulent sur l’eau, l’association revinoise semble avoir trouvé là une pépite grâce à la Cie Ilotopie, dont la réputation internationale n’est plus à faire.
Les Ilotopiens sont arrivés en ville dimanche soir. Ils ont l’habitude de venir prendre leurs marques quelques jours en amont. Le spectacle que les artistes vont proposer aux festivaliers est une création unique, adaptée au site. D’où la nécessité d’effectuer des repérages. La compagnie procèdera mardi soir à une répétition générale (avis aux curieux !) pour les ultimes réglages. Cette production a nécessité une infrastructure conséquente (logistique, …). Les membres de l’AREL ont même dû se rendre jusqu’à Epernay pour louer du matériel.
Mon papa s’appelle Claude Mleczak.
Le gentil Mossie
Les absents risquent, plus que de coutume, d’avoir tort s’ils passent à côté de cet événement spectaculaire. Et ils feront sans doute de la peine à Mossie, la nouvelle mascotte du festival. « C’est un gentil monstre, nous prévient Virginie Gavel, coordinatrice de l’AREL. Il est sorti de la Meuse pour rencontrer les Contrebandiers. Mossie nous a fait savoir par ses nombreux faits et gestes qu’il aurait aimé participé à Contrebande. Je pense qu’il est encore un peut timide. Alors, on n’en voit pour le moment que le bout de la queue. Mais peut-être que, dans les années à venir, il nous en montrera un peu plus. »
Dominant sa timidité naturelle, Mossie s’est tout de même fait tirer le portrait pour habiller le badge remis aux participants du Printemps des Enfants. C’est vrai qu’il a l’air plutôt sympathique. Ce dimanche, les P’tits loups de l’AREL et leurs camarades étaient fiers d’arborer la silhouette de la « bête » pour montrer à tous qu’ils comptent parmi les copains du « gentil monstre », car – semble-t-il – le nom de Mossie serait trop difficile à prononcer pour certains. Il faut dire que depuis plusieurs semaines les loupiots ont remarqué ces traces de pas étranges qui évoquent la présence invisible d’un monstre aquatique, sujet n°1 des conversations dans les chaumières revinoises.
Mossie survivra-t-il à 2011 ? C’est fortement envisagé, confirme Virginie Gavel : « Le but du jeu, explique sa maman adoptive, c’est de créer chaque année une histoire autour de Mossie. Je ne sais pas encore comment cela va se faire, parce que l’idée originale avait été lancée par Claude Mleczak. On aimerait bien lui donner corps. Il faut arriver à trouver un lien entreContrebande et Mossie. » Une idée qui ne saurait tomber à l’eau, sans faire – à nouveau – de vilain jeu de mots.
Le monde des contes vu à travers des lentilles rouges.
Droit d’entrée
Malgré la qualité – et le nombre – des spectacles (plus d’une vingtaine, y compris le « off »), le budget de cette édition est à peu près équivalent à celui de 2010. Certains financeurs n’ont pas encore répondu aux sollications de l’AREL, mais l’association revinoise ne navigue pas à vue. Question finances, la nouveauté, c’est la fin de la gratuité pour les festivaliers. Désormais, un droit d’entrée sera perçu (2 euros pour les deux jours), ce qui est peu au vu de la « carte » proposée. Les organisateurs de Contrebande ont dû se résoudre à faire payer l’entrée, parce que c’est aussi une exigence de leurs bailleurs de fonds (dont la Ville). Pour l’heur, il s’agit d’une participation symbolique. Tous les festivals sont confrontés à la réalité économique. Il va falloir se faire à cette idée.
Si le public joue le jeu, il sera le premier bénéficiaire de cette sorte de « real politik » culturelle. Une programmation encore plus ambitieuse pourrait être développée. L’AREL a inbtégré récemment un collectif de festivals régionaux. Les différents organisateurs travaillent ensemble, harmonisent leurs moyens. Et lorsqu’ils programment des spectacles « sympas », ils ne manquent pas de le faire savoir à leurs partenaires. C’est ainsi que « Voyage en bordure du bord du bout du monde » (Cie Les trois points de suspension), programmé à Revin le 2 juin, à 18h00, le sera le 5 à Vouziers, dans le cadre du Théâtre des Routes.
Le reflet de Mossie se dessine-t-il entre les pattes du cheval d’Ilotopie ?
Une centaine de bénévoles
Pour cette édition 2011, l’AREL a consenti un gros effort de communication. Des badges ont été commandés pour les bénévoles, les organisateurs, les artistes. Cela va conférer un côté plus professionnel à la manifestation, mais l’association tient à la présence de ses bénévoles, toujours fidèles au poste. Elle ne saurait d’ailleurs s’en passer. Alors que Contrebande mobilise habituellement entre 70 et 80 aficionados du volontariat, ils sont cette fois plus d’une centaine à faire en sorte que le festival soit une réussite complète. Un investissement qu’il convient de saluer, d’autant plus que les jeunes sont nombreux et prêts à assurer la relève le moment venu.
Il reste à espérer que le soleil sera de la partie. L’an dernier, son absence avait un peu gâché la fête. L’inauguration officielle aura lieu mercredi, à 19h30. Ce sera l’occasion de déguster – avec modération – la nouvelle cuvée de la Frauduleuse, la bière du festival. Précisons qu’un bracelet sera remis à la caisse en guise de ticket d’entrée. Il faudra le garder impérativement les deux jours sous peine de devoir payer une deuxième fois. Deux points d’entrée permettront d’accéder au quai Edgar Quinet.
Les garçons ont écouté le vieux chasseur leur raconter la forêt.
PROGRAMME
http://contrebande.fmr-arel.com/
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1. Le vendredi 3 juin 2011 à 23:51, par ardenne mag
2. Le vendredi 3 juin 2011 à 23:05, par virginie
3. Le mardi 31 mai 2011 à 21:51, par Quinet