L’isolement de Revin au milieu du champ de mines de l’intercommunalité n’aura pas nui à la qualité de ses infrastructures scolaires. Lundi, les élèves de l’école élémentaire du tout nouveau pôle scolaire Bouverie intégreront des classes entièrement rénovées.
L’inauguration de la première tranche des travaux au pôle scolaire de la Bouverie (école élémentaire) s’est déroulée samedi en présence de nombreuses personnalités*. Philippe Vuilque, député-maire, a rappelé que l’équipe municipale avait entamé une réflexion sur l’avenir des établissements scolaires dès son installation en 2008. « La municipalité avait la forte volonté de donner des conditions éducatives dignes de ce nom aux élèves et aux professeurs« , a-t-il rappelé à l’auditoire.
Les évènements ont rattrapé cette volonté politique, puisque la tempête du 14 juillet 2010 a contraint la ville à fermer l’école de Sartnizon. Installée dans un préfabriqué vétuste, elle avait subi des dégâts et la sécurité des enfants ne pouvait plus y être assurée. Le regroupement provisoire des deux écoles maternelles (Sartnizon et Bouverie) avait dû être mis en place dès la rentrée.
Les travaux
Les jours de Sartnizon étaient cependant comptés. « Compte tenu de l’évolution des effectifs scolaires sur le secteur de la Bouverie-Sartnizon« , a justifié le maire, »de la sous-utilisation des locaux de l’école de la Bouverie, il est apparu – y compris d’un point de vue pédagogique – nécessaire et évident, en accord avec madame Bleuze, inspectrice primaire de l’Education Nationale, de réhabiliter entièrement l’école de la Bouverie pour y créer un pôle scolaire, regroupant l’école maternelle de Sartnizon et de la Bouverie avec l’école élémentaire de cette même école Bouverie« .
Les travaux ont commencé le 16 août 2010 et la première tranche vient de se terminer en juillet. Elle consistait à réhabiliter la partie droite de l’école (ex-école des garçons) pour y accueillir, à cette rentrée 2011, les élèves de l’école élémentaire logés provisoirement dans la partie gauche de l’école (ex-école des filles).
Une des difficultés du projet a été de faciliter le passage entre les deux sections maternelle et élémentaire. A l’origine, dix logements de fonction séparaient l’école de filles de l’école de garçons.. Huit d’entre eux étaient encore occupés avant le début des travaux. « Il a fallu négocier avec les locataires et leur trouver un nouveau point de chute« , a précisé Philippe Vuilque. « La plupart ont été relogés dans des logements vacants de la ville« .
Le bâtiment de l’école élémentaire est désormais doté d’un hall d’accueil convivial avec sanitaires et cage d’ascenseur, de 6 salles de classes et annexes, d’une BCD (en fin d’aménagement), d’une salle de réunion et de 3 salles destinées au périscolaire. Des espaces verts seront aménagés sur l’emplacement des anciens jardins des locataires, derrière le hall d’entrée.
Accessibilité aux normes
Un effort particulier a été consenti pour respecter les règles d’accessibilité. La rampe d’accès (à l’entrée de l’école) n’a pas été simple à réaliser du fait de la forte déclivité. Elle a été réalisée par les services techniques de la ville, qui se sont largement investis dans les travaux pour alléger la facture. La qualité de leur travail a été saluée.
Une seconde rampe permet d’entrer dans le hall d’accueil, l’installation d’un ascenseur, La galerie de liaison entre les deux écoles (élémentaire et maternelle) et les reprises de niveau à l’étage complètent le dispositif d’accessibilité aux handicapés.
Le bâtiment a été rénové de façon à gérer au mieux les dépenses énergétiques. « La ville a signé un protocole d’accord avec EDF en décembre 2009« , a précisé le premier magistrat. « Elle a pu ainsi valoriser les travaux de l’école au travers des certificats d’économie d’énergie, en matière d’isolation des combles, des murs et des planchers, de VMC double flux avec échangeur, de radiateurs à chaleur douce, de fenêtres et de luminaires« .
Un budget conséquent
La rénovation du pôle Bouverie va coûter au total 2 236 278 euros, dont 183 000 euros réalisés en régie par les services de la ville. « C’est une opération très lourde pour les finances communales, près de 718 000 euros, mais c’est un choix politique« , a justifié le maire. « Nous avons priivilégié l’investissement éducatif, c’est un choix pour l’avenir« .
Les autres financeurs de l’opération sont l’Etat, par l’intermédiaire de la DGE, pour un montant total de 466 570 euros (première et seconde tranche). Au passage, Philippe Vuilque a remercié l’ancien Préfet Jean-François Savy pour le soutien apporté lors du montage du dossier.
Autre collectivité mise à contribution, la Région Champagne-Ardenne participe à hauteur de 433 000 euros. Le geste est apprécié des élus, car l’assemblée régionale joue à fond la solidarité en investissant par ailleurs sur le pont de St-Nicolas et la reconstruction des lycées Jean Moulin. Le député-maire a versé 20 000 euros au pot commun, au titre de la réserve parlementaire.
Enfin, le Conseil Général a injecté 600 000 euros dans le projet. Le maire de Revin a tenu à remercier chaleureusement le président du CG08, Benoît Huré, « pour son implication personnelle dans ce dossier et sa force de persuasion, qui a permis de convaincre la majorité du Conseil général, ce qui n’était pas gagné« .
En effet, les écoles relèvent de la compétence des intercos. Or Revin – et Anchamps – ne font partie d’aucune communauté de communes. C’est pourquoi, inattendus dans un tel projet, la Région et le Département ont pris leurs responsabilités.
Des soutiens revendiqués
Délégué par le Président Benoît Huré, le vice-président Boris Ravignon s’est lui aussi félicité de la rénovation, qui apporte « un cadre extrêmement propice au travail et à l’implication des élèves« . Le conseiller élyséen, qui a notamment en charge le développement durable, s’est déclaré sensible aux efforts réalisés dans le domaine de l’efficacité énergétique.
Porte-parole de l’un des bailleurs de fonds du projet, il a rappelé que l’assemblée départementale avait « clairement voté un crédit de 3,2 millions d’euros, réparti sur le pont de Saint-Nicolas et sur la rénovation de cette école« .
Cette somme qu’il a qualifiée de « relativement importante, exceptionnelle » répond selon lui « à une situation et des circonstances exceptionnelles« . Reconnaissant que la ville se trouve confrontée à des difficultés économiques indéniables, le conseiller général a tenu à faire remarquer que le Département avait voulu lui marquer son soutien. « Je crois qu’on peut dire que Revin n’est abandonnée ni par le Conseil Général ni par l’Etat« , a-t-il affirmé.
Economiser pour investir
L’intervention a pris une tournure plus politique lorsque l’élu départemental a abordé les choix financiers du Conseil Général afin de garder une capacité d’investissement. « Il faut qu’on sache que […] pour garder la capacité à soutenir des projets comme celui-là, qui apportent un vrai plus à l’éducation […], on a dû économiser sur le fonctionnement du Conseil Général pour pouvoir continuer à soutenir et à accompagner les politiques« , a précisé Boris Ravignon.
Votée en mai 2010, la fin de la gratuité des transports scolaires pour les lycéens ardennais a été mise en parallèle avec des projets comme celui de la restructuration du groupe scolaire de la Bouverie.
Selon Boris Ravignon, si de telles mesures d’économie ont dû être prises, « c‘était en ayant à l’esprit qu’on avait pris des engagements sur des investissements importants comme celui que nous inaugurons aujourd’hui ».
Certaines des personnalités présentes étaient loin de partager cette analyse, mais cela n’a pas empêché le vice-président du CG08 de conclure par un fondamental de la gestion : « Pour investir, il faut savoir maîtriser les dépenses publiques« .
Béatrice Obara, sous-préfète de Sedan, a conclu les interventions publiques et s’est déclarée très heureuse de se retrouver à Revin, une ville qu’elle connaît dans le cadre de sa mission relative aux contrats urbains de cohésion sociale (Cucs).
Visite guidée
Philippe Vuilque a emmené ses invités pour une visite commentée des lieux. Il était accompagné par plusieurs membres du conseil municipal, dont Renée Nivelet, chargée des questions scolaires. Les employés des services techniques de la ville étaient représentés en la personne de Mario Cerqueira, responsable du service voirie.
A 48 heures de la rentrée scolaire, les parents d’élèves ont profité également de l’occasion pour découvrir un bâtiment à la fois fonctionnel et confortable. Rendez-vous est pris en septembre 2012 pour l’inauguration de la dernière tranche de la restructuration du pôle scolaire de la Bouverie.
* Béatrice Obara, sous-préfète de Sedan ; Boris Ravignon, vice-président dfu Conseil général ; Dominique Ruelle et Benoît Sonnet, conseillers généraux ; Michel Philippe, maire d’Anchamps ; Carole Saillard, nouvelle inspectrice de la circonscription de Revin ; Olivier Leclercq, nouveau proviseur des lycées Jean Moulin.