L’association Ardennes-Eifel avait fait don d’une importante collection d’oeuvres du peintre Georges Césari, le « Giotto moderne ». Après un long purgatoire dans les réserves de la galerie d’art du Parc Rocheteau, une partie d’entre elles seront exposées du 17 au 28 septembre.
Partir à la recherche de Georges Césari sur Internet laisse un goût amer à l’amateur de peinture. En effet, c’est son homonyme, le footballeur des années 50, qui occupe le haut de la page, au sens propre et au figuré. Pourtant, le nom de Césari figure au panthéon des arts depuis le 16ème avec deux artistes italiens : Bernardino Cesari et Giuseppe Cesari, dit le Cavalier d’Arpin.
Mais celui qui nous intéresse, Georges Césari, est né à Cargèse (Corse) en 1923. La France n’a pas apprécié en son temps le talent de cet artiste polyvalent, dont le style se décompose en trois périodes : l’ère du « vitrail », la période romantique et le surréalisme. Son oeuvre est prolifique : environ 3 000 dessins, sans compter les tableaux.
Passionné de musique, Georges Césari fut souvent inspiré par de grands compositeurs (J. S. Bach, Debussy, Gabriel Fauré, Liszt, Saint-Saëns…). Enseignant, « Césari conseillait à ses élèves de faire un parallèle entre la musique et la peinture« , apprend-on de ses amis canadiens.
On l’a surnommé le « Giotto moderne » et le « Prince de la ligne » pour la perfection et la pureté de ses traits. Ses contemporains le considéraient également comme un héritier des Maîtres de la Renaissance pour la richesse de ses couleurs et leurs dégradés.
Césari n’aimait pas expliquer son travail. A ceux qui le questionnaient, il répondait invariablement: « Interprétez-le vous-même. Vous ferez ainsi, comme l’exécutant d’une oeuvre musicale, vous y apporterez votre personnalité« .
Un artiste précoce
Malade alors qu’il avait trois ans, le petit Georges réclama à son père du papier et des crayons. A la stupéfaction de celui-ci, l’enfant dessina des nus féminins. La chose avait de quoi choquer en 1926, et la maman fut quelque peu perturbée, mais le médecin de famille – amateur d’art sans doute – jugea les courbes et décréta : « Cet enfant ira loin« . Légende ou réalité, peu importe.
Parallèlement à ses études générales, Georges suit des cours aux Beaux-Arts à Paris. Bien qu’il souhaite devenir peintre et que son talent soit reconnu par ses maîtres, il se lance dans des études de médecine. Le jeune homme fréquente les artistes, se rend régulièrement aux concerts. Pour lui, « un artiste doit être cultivé, sans quoi il bâtit sur le sable« .
Césari doit quitter la capitale à regret. Professeur de dessin en Corse, il mène une vie inconfortable et harassante sur l’île de Beauté. Installé à Nice, sa carrière commence à prendre tournure. Il acquiert une belle réputation dans la décoration d’églises, mais certains aimeraient l’enfermer dans le domaine de l’art religieux.
Pour déjouer la cabale, le peintre multiplie les productions profanes. Certaines de ses oeuvres seront tailladées à coups de rasoirs lors d’expositions. La vie d’artiste n’est pas un long fleuve tranquille…
D’autres spéculent sur son art. Profitant de la générosité du peintre, ils revendent son cadeau avec une plus-value intéressante. Pas besoin d’être psychanalyste pour comprendre pourquoi Césari choisira un jour de tourner le dos à ce pays qui l’a tant maltraité.
Si la France ne l’a pas reconnu à sa juste valeur, Césari a obtenu dès le début de sa carrière une reconnaissance avérée à l’étranger et s’il n’y avait eu ses parents, il aurait quitté bien plus tôt son pays natal. Fils aimant, il ne s’est jamais marié pour s’occuper de sa mère, après le décès de Jean Césari, son père, un homme dont il avait hérité les qualités de coeur et d’abnégation.
En 1981, l’artiste s’installe définitivement au Canada, où il avait déjà effectué plusieurs séjours. Rattrapé par la maladie, il meurt l’année suivante. Pour la petite histoire, Georges Césari était passionné par les réseaux ferroviaires miniatures et il s’en était installé un dès son arrivée au Canada.
Hommages posthumes
Ses amis canadiens ont perpétué la mémoire du peintre à travers la Fondation franco-manitobaine, chargée de diffuser son oeuvre. Yvonne Francq, sa biographe canadienne, lui a consacré deux ouvrages (« G. Césari », « Dessins de Georges Césari »). La France a également rendu hommage à celui qu’elle avait déçu. Dès 1983, Ajaccio consacrait une exposition dès 1983 à celui qui avait reçu en 1965 le Grand Prix de la Fondation Michel Ange.
Plus près de chez nous, le Comité Ardennes-Eifel, présidé par René Servan, a permis de sauvegarder une infime partie de l’oeuvre de Georges Césari, grâce à ses dons successifs à la Galerie d’Art Rocheteau.
Encore fallait-il des « petites mains » habiles pour restaurer les oeuvres abîmées par l’oubli et les encadrer. Les Petits Maîtres Revinois ont travaillé pendant deux mois à la préparation de l’exposition qui s’ouvrira le 17 septembre. Ils ont tout d’abord réalisé l’inventaire de la collection avant de se lancer dans un travail de restauration et d’encadrement.
Les peintres amateurs ont ensuite choisi les oeuvres qui seraient exposées, puis ils ont procédé à leur accrochage. Les membres de l’association assureront bénévolement les permanences et renseigneront les visiteurs.
Jean-Marie Martin, adjoint chargé des affaires culturelles, affiche son contentement : « J’ai mis deux ans à rouvrir le parc Rocheteau« , confie-t-il. « Les petits Maîtres Revinois sont les seuls à avoir accepter de la faire revivre. Aucune association ne voulait s’y installer. Je leur suis redevable. C’est grâce à eux qu’elle est rouverte. Ils ont accompli un travail formidable« . Ce n’est pas Fernand Guillaume, son président, qui le contredira.

"Le Chant des cathédrales" (extrait), qui orne la couverture de cet ouvrage, appartient à la reine Fabiola des Belges.
Exposition Georges Césari, Galerie d’Art Rocheteau, Revin.
Du 17 au 28 septembre 2011.
Ouvert les mercredis, samedis et dimanches, de 14h00 à 18h00.
Entrée gratuite.
Très grand peintre, ces peintures ont une valeur inestimable .
J’aimerais échanger sur ce sujet je possède tableau de cesari
Je possède un dessin de G.Cesari le sourire de Christ j’aimerais savoir si cela à une valeur?
Email diane-gauthier1@hotmail.com
This is the most comprehensive site for information on Cesari that I have been able to find. I own one of his paintings, The Spanish Girl, given to me by Yvonne Franc when she lived with my mother-in-law in Courtenay, BC, back in 1993. The painting could be a print, I am not sure, but it is one of my favourite pieces of art.