Le manque de perspectives de l’activité de la fonderie de baignoires et l’accumulation de ses dettes devraient conduire à la fin prochaine de la SAS Oxame, un nouveau drame économique auquel s’opposent les élus revinois.
Philippe Vuilque, Député-Maire de Revin, a rencontré ce matin Christian Deschamps, le représentant CGT du personnel de la Sté Nouvelle Oxame, suite à la décision du tribunal de commerce rendue hier. L’entreprise, qui compte encore 32 salariés, se trouve au bord de la cessation d’activité. La liquidation pourrait être décidée d’ici une quinzaine de jours. Il a même été envisagé de la prononcer avec un effet immédiat.
Depuis sa cession par Ideal Standard à Louis Terrier, en 2007, l’ancienne fonderie Porcher subit les soubresauts d’une agonie industrielle dont les salariés font les frais. Mise à genoux par une gestion défaillante, Oxame est revendue à un entrepreneur polonais, sans expérience industrielle, mais dont le dossier paraît solide. Au passage, près d’une vingtaine de personnes y perdent leur emploi.
Une table ronde
La SAS Oxame, trop dépendante de l’export – et notamment dans des régions qui se sont avérées instables politiquement – n’a pas pu atteindre ses objectifs de vente. Elle est pourtant la seule entreprise française à produire des baignoires en fonte émaillée (12 modèles, dont le nom commence par « O »… comme Oxame), personnalisables au niveau des couleurs, de l’équipement (balnéothérapie).
La remise en état d’un outil de travail trop longtemps négligé aurait également coûté plus cher que prévu. Autre point mis en avant par la direction, les aides des collectivités n’auraient pas été versées dans les temps.
Toutes ces causes mises bout à bout font qu’aujourd’hui, la société se trouve au bord du gouffre. Les dettes se sont accumulées, y compris vis-à-vis de l’Urssaf et des salariés. Ces derniers ont dû faire grève durant quelques jours en septembre pour toucher leur dû. Il avait fallu l’intervention des élus revinois et de la Direction Départementale du Travail pour qu’on accord soit trouvé.
Placée en redressement judiciaire depuis le 21 juillet dernier, la société de Leszek Oldakowski ne semble plus en mesure de redresser la barre. Vu l’urgence, le député-maire a saisi le Préfet des Ardennes afin qu’il organise dès lundi prochain une table ronde avec les représentants des salariés, les élus ainsi que les services de l’Etat. Philippe Vuilque affirme qu’il restera mobilisé et vigilant sur les suites de ce dossier bouillonnant.
Mise à jour du 14-10-2011
Le tribunal de commerce vient d’accorder ce jour un sursis de 15 jours à l’entreprise Oxame, Son avenir n’en reste pas moins extrêmement préoccupant.