Samedi, une troupe de danseurs de flamenco a donné des couleurs et du rythme à la soirée organisée par l’Harmonie Municipale de Rocroi.
Si la salle Nevers n’était pas comble – les fins de mois sont difficiles -, les personnes présentes n’ont pas regretté leur déplacement. Certaines ont découvert un art dont elles ignoraient tout ou presque : le flamenco.
La soirée s’est déroulée en trois parties : prestation de l’harmonie, spectacle de danse flamenca et soirée dansante avec l’orchestre « Amélie and Kauss », de Bourg-Fidèle.
L’Harmonie Municipale de Rocroi a d’abord joué une dizaine de morceaux enlevés, l’humeur étant festive. En toute logique, c’est « Ouvrons le bal », de R. Coiteux, qui a été exécuté en premier.
Pour pimenter la prestation des musiciens, quatre danseuses – dont Sylvie, vice-présidente de l’HMR – et un danseur ont accompagné les musiciens en montrant leur talent en square dance. Leur prestation a été appréciée par le public. Ces amateurs ont été chaleureusement remerciés par Bruno Boquet, président de la société de musique.
« El bailaor »
Né en Andalousie, le flamenco est un art est issu d’influences multiples : arabe, juive et gitane. A l’origine, il s’agissait d’un chant a cappella. La danse est apparue plus tard. Le flamenco est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 2010.
Directeur de l’harmonie municipale, Philippe Streveler avait choisi de faire venir la troupe « Sabor Flamenco », de Charleroi, une ville qui compte une importante communauté espagnole. Son directeur, Kenny Camassi Molina Diaz, est un authentique « bailaor » (danseur de flamenco).
Né en 1987, Kenny a commencé à danser dans le groupe hispano-belge en 2000 avant d’en devenir le professeur et chorégraphe. En 2008, il a créé le spectacle « Flamenco Vivo, más que un espectáculo… » avec « Sabor Flamenco ».
Elève de Conchita Molina et Antonio Martinez, il a suivi des cours ou effectué des stages, en Belgique et en Espagne, avec de nombreuses « pointures » du flamenco, dont Oscar de Los Reyes.
Depuis 2010, le jeune « bailaor » est étudiant au Centre d’Art Flamenco et Danse espagnole «Amor de Dios », à Madrid, et danse au sein de différentes compagnies espagnoles. Il est venu à Rocroi accompagné par quatre de ses élèves carolos.
« Fiesta gitana »
Si les Rocroyens ont apprécié les mouvements sensuels des danseuses virevoltant autour de leur maître de danse, ils n’ont pas été insensibles à la beauté des costumes, qui sont un spectacle en eux-mêmes.
L’investissement est coûteux, puisqu’une paire de chaussures vaut à elle seule 200 euros. Les Espagnols d’Outre-Quiévrain renouvellent partiellement leurs costumes de scène chaque année, afin d’en mettre plein la vue aux amateurs de flamenco les plus exigeants.
Oscillant entre tradition et modernité, les danseurs ont offert un panorama complet de la danse flamenca. Rocroi est devenue gitane le temps d’un soir et n’ignore plus rien des palmas (claquements de mains) et du zapateado (claquement des pointes et des talons).
Sur une musique qui chantait Al Andaluz, les danseuses ont évolué avec des voiles qui rappelaient les harems des sultans mauresques. C’était un moment magique, à l’instar de cette « année magique » que l’Harmonie Municipale de Rocroi aura offert aux Rocroyens tout au long de l’année 2011.