A l’occasion de la soirée organisée samedi au Bastion du Dauphin, les amateurs ont découvert la bonne santé du rap belge grâce à la Pulsion, un crew namurois.
La Pulsion est un groupe de rap namurois issu du collectif Secteur 53.10 – le code postal de la commune d’Eghezée, dont ses membres sont originaires. Arès, Exessif et Sdk tournent beaucoup sur les scènes de Namur, Bruxelles ou Eghezée. Pour eux, « les rappeurs sont les héritiers des poètes ».
Sdk (diminutif de Sardonik) a presque 22 ans. Il est animateur dans un centre de réfugiés. Ses deux acolytes sont encore scolarisés. En 2009, il a sorti un maxi solo, « Mon entrée ». Le jeune rappeur nous présente son crew.
« Nous travaillons ensemble depuis 2007 », explique-t-il en parlant d’Arès et d’Exessif, « mais les deux premières années, c’était un peu pour le fun. Le groupe a vraiment démarré en juillet 2009 ».
Pour lui, le rap est dans la manière d’utiliser les mots. « Le rap est technique», précise-t-il. « Une fois qu’on sait maîtriser la technique, l’approfondir, c’est un bonheur ». Lorsqu’on lui demande comment il qualifie son travail, Sdk répond sans hésitation : « Soigneux, appliqué ».
Leur satisfaction, les trois Namurois l’éprouvent en faisant de la musique, en transmettant un message qu’ils veulent faire comprendre. Leurs raps évoquent la jeunesse de Namur, Facebook et MSN qui remplacent les parents, ou encore les multinationales.
« Electrochoc »
La Pulsion a sorti son premier street album en 2010. Il est produit par l’Esk1-T et L.O.P. « Electrochoc » est composé de morceaux très différents. « On a des tracks chaleureuses qui parlent d’amour », indique-t-il avant d’ajouter : « Oui, les rappeurs savent parler d’amour ». Pour l’album, la Pulsion a choisi aussi quelques tracks free style.
Dans un de leurs titres, « Au-dessus des frontières », qu’ils interprètent avec le rappeur français Karna, la Pulsion conteste cette barrière symbolique qui sépare les hommes. « C’est quoi, une frontière ?», demande Sdk. « Un panneau ? »
Chez Arès et Exessif, les raps suintent de souffrance, de colère. Seule la solidarité des « frères » permet de supporter les coups qui plombent la vie dès le départ. « On a tous en nous un mal-être », concède pudiquement Sdk. « On n’a pas tous la vie rose ».
Actuellement, la Pulsion travaille sur une compil face B pour la scène. Le 11 novembre prochain, à Liège, ils vont faire la première partie (avec d’autres groupes) de Médine, « un grand rappeur français ». Décidément, ces trois-là le rappent sur toutes les scènes : « On n’est pas là pour figurer ».
nouvel album en préparation à suivre sur facebook : Sdk LaPulsion