La municipalité est venue apporter son soutien aux salariés de la SN Oxame, dont le sort s’assombrit chaque jour un peu plus.
La frilosité a prévalu lors de la veillée funèbre organisée vendredi, à 18 heures, non loin des grilles de l’usine. A peine 40 personnes s’étaient déplacées pour apporter leur réconfort à ceux qui vivent un véritable chemin de croix économique depuis 2007, date à laquelle leur outil de travail a été bradé (pour l’euro symbolique) par Ideal Standard. Pourtant, Philippe Vuilque a beaucoup insisté sur la notion de solidarité.
Pour le député-maire, la réunion dépassait le cadre d’Oxame. Après avoir salué le cri du cœur, et même d’indignation lancé quelques minutes auparavant par Christian Deschamps, secrétaire du comité d’entreprise d’Oxame, Philippe Vuilque a recontextualisé la situation de l’usine revinoise dans un cadre élargi.
« Nous sommes conscients des difficultés économiques et de la situation particulièrement grave dans laquelle se trouve le département, a-t-il souligné. Nous essayons tous de nous battre. En tout cas, nous ne voulons pas nous résigner. L’entreprise n’est pas encore fermée. Chacun de nous essaie de trouver une solution, mais au-delà d’Oxame, c’est vrai que la situation, que ce soit à Revin ou dans la Vallée, n’est pas brillante.
« Nous n’avons pas de solution toute faite à sortir de notre chapeau, mais notre devoir d’élus, c’est d’essayer de continuer à nous battre pour d’abord soutenir les salariés et ensuite essayer de trouver des solutions de remplacement. Ce n’est pas simple, c’est long, c’est difficile, et je pense aussi que c’est fortement lié à la situation internationale économique. On est un département beaucoup trop monoindustriel. On a du mal à se diversifier. On a du mal à se restructurer ».
Pour autant, il n’est pas question de céder au pessimisme, tout au moins en ce qui concerne l’avenir. « Ce n’est pas notre mentalité », soutient M. Vuilque, qui enchaîne aussitôt : « Nous continuerons, avec l’ensemble des élus, des organisations syndicales et de la population à nous battre pour essayer de garder nos emplois et puis essayer d’en trouver d’autres, ce qui n’est pas une simple affaire comme vous le savez ».
Manque de solidarité
En dépit des aides obtenues ces derniers mois, le maire a regretté que la solidarité territoriale ne se soit pas davantage exprimée au bénéfice des salariés d’Oxame, « parce qu’aujourd’hui, que ce soit de Givet à Charleville ou à Sedan, ou encore à Rethel, nous avons un devoir de solidarité ». D’autant plus que, selon l’élu, l’ensemble des territoires ardennais souffrent de problèmes économiques.
Mais s’il est une solidarité qui s’est avérée infaillible depuis 2007, c’est bien celle des élus – de gauche comme de droite. Philippe Vuilque a réaffirmé la présence de représentants de la municipalité, jeudi 24 novembre, pour la prochaine et ultime audience qui scellera le sort des 32 salariés de la SN Oxame. « Cette fois-ci, ce sera tout ou rien, a-t-il annoncé. Ou il y a une solution, des investisseurs et de l’argent pour faire durer l’entreprise ou c’est la liquidation et les licenciements qui vont derrière. Je crois qu’on a assez donné pour les licenciements. J’espère qu’on trouvera des solutions. En tout cas, on essaie tous de se battre pour la trouver ».
MISE A JOUR ( 25 novembre 2011)
Le tribunal de commerce de Sedan a prononcé hier la liquidation de la SN Oxame.