Une plaque a été dévoilée à l’Espace Jean Vilar en souvenir de celui qui fut le promoteur et l’animateur des soirées cabarets qui permettent aux artistes régionaux de s’exprimer sur une scène professionnelle.

Philippe Vuilque et Cécile Stella ont dévoilé la plaque en mémoire de Claude Mleczak, créateur du Merle Moqueur. (Photo @rdenne-mag)
Près de 120 personnes se sont retrouvées hier soir pour honorer la mémoire de Claude Mleczak, chansonnier et syndicaliste (oui, oui, l’un n’empêche pas l’autre), décédé brutalement dans la nuit du 3 au 4 février 2011.
Pierre angulaire du Merle Moqueur, qu’il animait avec sa verve souvent caustique, ses amis ont décidé qu’il serait présent lors de chaque soirée à venir grâce à une plaque qui a été apposée à l’entrée de la salle de spectacle de l’Espace Jean Vilar.
Philippe Vuilque, député-maire, et Cécile Stella, l’une des filles de Claude, ont dévoilé cette plaque souvenir devant Mijo, son épouse, et un public heureux de retrouver au moins en pensée leur ami disparu. Le dessin qu’il avait réalisé et qui représente un merle chantant sur une table y figure en bonne place.
Merle Moqueur
Le député-maire a précisé dans quelles circonstances le Merle Moqueur avait été créé. Sept soirées cabaret sont programmées au cours de la saison 2011-2012. Intéressée par le succès des Chapeaux de l’Arel, temps forts qui donnaient déjà la parole à des artistes ardennais, la commission paritaire de programmation de l’Espace Jean Vilar a demandé à Claude Mleczak de concevoir « une soirée conviviale » et d’en assurer l’animation.
Cette volonté politique, Claude l’a transformée en feu d’artifice artistique et lui a donné son nom : « Les soirées cabaret du Merle Moqueur ». Les spectacles avaient lieu dans le hall et le public était installé dans la « mini-arène » qui se trouve face au bar.
Drapé dans ses habits d’humour , le chantre de la « vallêye » animait la première partie de soirée en proposant des jeux de mots aux spectateurs. Artistes et comédiens ardennais prenaient ensuite possession de la « scène ». L’exposition se déroulait également dans le hall. On y découvrait des peintures, des dessins, des sculptures.
Au fil des années, la conception de la soirée a évolué. Le Merle Moqueur a changé de nid pour se transporter dans la salle de spectacles, où un vrai cabaret a été reproduit avec tables, chaises et bar. L’exposition a suivi le même chemin, Claude présentant les œuvres et leurs auteurs.
« Avec talent, délicatesse, humour, Claude animait de main de maître la première partie, transformant les spectateurs en comédiens, les invitant par le plus pur des hasards sur scène. Il nous a communiqué cette envie de partage et de proximité avec les artistes», comme l’a rappelé Philippe Vuilque avant de s’éclipser.
Maison Claude Mleczak
Au lendemain de la mort de celui qui fut un mari, un père, un ami, le désarroi fige un temps les projets, mais finalement la décision est prise de continuer l’aventure du Merle Moqueur. Par fidélité à la mémoire de son créateur, qui n’aurait certes pas apprécié leur disparition, mais aussi par respect envers les promoteurs ardennais du spectacle vivant. Le « Merle » continuera encore longtemps – du moins l’espère-t-on – de moquer les travers de notre société.
La plaque dévoilée hier soir constituait la première partie de l’hommage destiné par ses amis et la municipalité. Le dimanche 15 janvier 2011, la Maison du Dialogue Social, qui abrite notamment les locaux de l’Arel, portera officiellement son nom. Une cérémonie sera organisée en fin de matinée, en accord avec ses proches. Cette décision avait été entérinée lors du dernier conseil municipal.
Membre de l’Arel depuis ses débuts, Claude Mleczak a chanté – et conté – à plusieurs reprises dans les locaux de l’association revinoise. L’Arel achève la préparation d’une édition collector réunissant un livre et l’intégralité des chansons de son ami. L’ensemble devrait être disponible au plus tôt pour le 15 janvier, au plus tard pour le premier anniversaire du décès de l’artiste.
Claude Mleczak était aussi l’un des fers de lance de revinweb tv, dont le studio se trouve au deuxième étage de la Maison du Dialogue Social. Lors de son dernier grand reportage, l’ancien syndicaliste CFDT avait couvert la demi-journée « Revin ville morte » du 28 janvier 2010, un événement symbolique au cours duquel plus de 1 500 personnes avaient manifesté leur solidarité avec les salariés d’Ideal Standard (ex-céramique Porcher).
Nul doute qu’il continuera à « beuquer » sur l’actualité revinoise depuis « sa » nouvelle maison. Lui qui a tant œuvré pour défendre l’emploi chante sans doute en ce moment « Le temps des cerises », en compagnie du « merle moqueur » de Jean-Baptiste Clément.
quel bel article !!! tu devrais monter ton propre journal c tjs un réel plaisir de te lire