La Maison du Dialogue Social porte désormais le nom de Claude Mleczak, en hommage à l’artiste, au syndicaliste et militant associatif, décédé le 4 février 2011, à l’âge de 65 ans.
La journée a commencé à 8h30 par une randonnée « Sur les pas de Claude », en bord de Meuse. Une bonne vingtaine de fidèles ont profité de ce pèlerinage pour aller saluer leur ami au cimetière, en compagnie de Mijo, son épouse, très émue.
A 11 heures, dans la cour de l’ancien collège des dominicains, plus d’une centaine de personnes, parfois venues de loin, ont apporté par leur présence un témoignage d’amitié et de respect à celui qui a beaucoup œuvré pour la vie culturelle et l’emploi à Revin.
La cérémonie officielle était incluse dans le cadre du Rendez-vous de l’Image organisé spécialement par l’Arel en mémoire de celui qui a cofondé l’association en décembre 1979.
Au pied de la plaque qui devait être dévoilée à la fin de la cérémonie, Philippe Vuilque, député-maire, était entouré par Mijo Mleczak, sa fille Cécile et l’une de ses petites-filles. Selon ses propres mots, le député-maire a prononcé l’éloge d’un homme de bien.
Syndicaliste
En préambule, Philippe Vuilque a rappelé qui était Claude Mleczak. Né en 1946, celui qu’on peut appeler « l’homme aux multiples facettes » passe sa jeunesse à Nouzonville, où il apprend le métier de modeleur sur bois.
Entré de bonne heure à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, il en devient le président fédéral. C’est là qu’il fait la connaissance de celle qui devient son épouse, Marie-Jo. Deux filles naissent de cette union, Cécile et Elise, présentes au côté de leur mère en ce jour de mémoire.
Dans les années soixante, Claude trouve un emploi de modeleur à Revin. Il adhère à la CFDT et participe aux manifestations de mai 68. A la fin de même année, il entre chez Arthur Martin, où il travaillera jusqu’en 2003. C’est dans cette entreprise qu’il attrape « le virus du syndicalisme ».
Dans une ville ouvrière, l’homme a de quoi faire. « Syndicaliste, profondément engagé, il œuvre, sans relâche pour la défense de l’emploi et les droits des travailleurs. Toujours au service des autres pour promouvoir une réelle justice sociale, prônant la solidarité avec pragmatisme, générosité et l’ardeur qu’on lui connaît ».
Militant de la culture
Philippe Vuilque a souligné l’implication de Claude Mleczak dans la vie culturelle locale, rappelant qu’il avait participé à la création de l’Arel et de l’Espace Jean Vilar, où une plaque a d’ailleurs été dévoilée le 25 novembre 2011, à l’occasion d’une soirée cabaret « Au Merle moqueur ». Le chanteur syndicaliste en avait été l’instigateur et les animait avec beaucoup d’humour et de gaieté.
« Disponible et affable, a poursuivi l’édile, Claude était un humaniste, défenseur des droits de l’être humain contre toutes les formes d’injustice, toujours ouvert aux débats, respectueux des opinions des uns et des autres.
Claude était lui-même un artiste, écrivain, poète, dessinateur, musicien, compositeur et interprète. Il revisitait tout à sa façon, coup de cœur ou coup de gueule, son coup de crayon emportait tout.
Ses chansons sur l’amour, l’amitié, l’Ardenne et les gens, le tout était traité avec tendresse toujours, colère quelquefois et jubilation.
Il abordait tous les sujets, où se mêlaient poésie et dérision, souvent dans une gouaille savoureuse. C’était un amoureux des mots et de la langue française, qu’il maniait avec dextérité.
Claude était un homme authentique et de conviction ».
Ses talents auraient pu propulser Claude Mleczak sur des scènes professionnelles, mais il s’y est toujours obstinément refusé, par fidélité à ses racines et par souci d’épargner sa famille.
« Homme de cœur, d’esprit et de droiture, Claude était aussi un homme authentique et de conviction respectueux des autres. Il savait distiller le réconfort d’une bonne parole suivie d’une bonne action.
Oui, Claude était tout ça.
Nous l’avons perdu à jamais, nous avons perdu l’ami sûr et fidèle qui, d’un geste spontané, d’une phrase heureuse, d’un sourire où se reflétait toute sa sensibilité, savait donner pour ne plus reprendre ».
Le député-maire a terminé son hommage en citant une chanson de Claude, « Le jour s’en va », dont les paroles étaient au diapason des sentiments de l’assistance : « C’est terrible quand les amis s’en vont et qu’ils partent s’installer ailleurs… »
Et c’était bien le drame, voici presqu’un an, un ami s’en est allé pour s’installer dans un monde auquel les vivants n’ont pas accès. C’est bien là le seul reproche que l’on pourrait adresser à Claude Mleczak, celui d’être parti trop tôt, trop loin, pour une éternité.
Un livre témoigne aujourd’hui de l’artiste qu’il fut. « Tu leur diras, petit, tu leur diras… » raconte en 56 chansons la vie des gens ordinaires, leurs amours, leurs luttes, leurs rêves. En le feuilletant, ce matin, ils étaient nombreux à se sentir fiers d’avoir croisé la route d’un homme comme Claude Mleczak.
- On notait la présence de nombreux élus locaux (majorité et opposition), de Dominique Ruelle (adjointe et conseillère générale), Christophe Léonard (candidat PS aux législatives), Annie Florès (secrétaire fédérale PS), Michel Gabel (secrétaire de la section locale PS), Jacky Sarrazin (secrétaire de la section locale du parti communiste), Lysian Fagis (délégué CFDT chez Ardam), Yves Kretzmeyer et Jean-Claude Mahy (dessinateurs de l’Almanach des Ardennes coquin), Denis Delaplace et Bruno Pia (chanteurs).