Loin de se laisser abattre par le désaveu des militants de sa circonscription, le député-maire de Revin règle ses comptes avec le PS local et s’en remet au suffrage universel.

Philippe Vuilque et sa suppléante Yousra Abidi-Avelange porteront les couleurs de la "Majorité Présidentielle " lors des prochaines législatives.
@-m : De quelle manière allez-vous gérer votre campagne ?
Ph V : Je suis un soutien de François Hollande. S’il est élu, je serai donc « Majorité présidentielle », député apparenté socialiste, parce que je ne serai peut-être plus au parti socialiste. Si je pose ma candidature, je serai probablement exclu.
@-m : Comment vous positionnez-vous par rapport au parti socialiste local ?
Ph V : Je suis un homme de terrain, je ne suis pas un homme d’appareil. L’appareil décide, a décidé autre chose. Je ne suis évidemment pas d’accord avec l’appareil. Ce sont les électeurs, au premier tour, qui décideront. Vous savez, la mode est aux primaires. Eh bien, les électeurs décideront qui devra les représenter dans la Vallée.
Simplement, je constate que je suis député-maire de Revin, de la Vallée, que celui qui a été désigné par le parti socialiste (Christophe Léonard : ndlr) n’est pas élu de la circonscription. Il est conseiller général de Charleville. Il n’est pas dans la circonscription.
@-m : Quelles raisons ont poussé les militants à choisir ce candidat ?
Ph V : Il faut aller demander à la direction du parti socialiste pourquoi il y a eu cette affaire croquignolesque, alors que nous avions un boulevard sur les trois circonscriptions où nous pouvons – même si la 3ème circonscription est difficile – réaliser le grand chelem. Nous avions un boulevard, nous nous sommes retrouvés dans une ruelle avec les couteaux tirés. Je trouve cela absolument aberrant et inadmissible.
@-m : Que pensez-vous de la candidature de Claudine Ledoux à l’investiture ?
Ph V : L’attitude de Mme Ledoux, maire de Charleville-Mézières, est totalement aberrante. Elle a contribué à rendre la situation inextricable. Dans ces conditions, comme je l’ai toujours dit, je suis un militant du parti socialiste fidèle.
@-m : … mais en colère ?
Ph V : Si le vote avait été régulier – il n’a pas été irrégulier dans la manière dont il s’est produit, mais il a été politiquement irrégulier… On a une circonscription réservée, la 1ère circonscription, et parce que – éventuellement – elle est jugée difficile, on vient sur l’autre. Et puis, on dit : « Comme on n’a pas réussi notre coup, on revient sur la première ». La politique, ce n’est pas la Sécurité Sociale.
Il n’est donc pas admissible qu’on vienne troubler un terrain politique et que, ensuite, on revienne confortablement s’installer dans la première circonscription. Pour ces différentes raisons, pour d’autres aussi, je considère que cette situation n’est pas admissible et ce sera à l’électeur de trancher.
@-m : Vous vous en remettez donc à l’électorat ?
Ph V : Je n’ai qu’un critère, c’est le suffrage universel. Si les électeurs me placent en tête ou me permettent d’aller au deuxième tour, je pense que – si François Hollande est élu -, j’aurai une très très bonne chance d’être élu. Si ce n’est pas le cas, eh bien, les électeurs choisiront.
@-m : Parmi vos actions en tant que député, lesquelles mettez-vous en avant ?
Ph V : La mise à disposition du citoyen et la bagarre constante pour l’emploi. J’ai toujours été au côté des salariés dans une situation très difficile, très compliquée, parce que – je l’ai déjà dit en conférence de presse – tous les services de l’Etat ne nous a pas aidés, c’est le moins qu’on puisse dire, parce qu’ils sont évidemment aux ordres du pouvoir.
@-m : La députation n’est donc pas un « long fleuve tranquille » ?
Ph V : Etre le seul député socialiste de la Champagne-Ardenne, dans une circonscription qui a le plus souffert de la Champagne-Ardenne en matière d’emploi, je dois dire que ce n’est pas une sinécure.
Je n’ai pas eu de cadeau. Là encore, c’est le moins qu’on puisse dire. Et dans une situation comme celle-là, je me suis battu. Je me suis battu pour ma commune, je me suis battu pour la circonscription, pour faire en sorte que les salariés puissent compter sur quelqu’un qui les aide et se batte au quotidien.
@-m : Vous présenterez-vous si François Hollande ne remporte pas les Présidentielles ?
Ph V : Absolument.
Je pensais qu’avec Ardenne mag nous allions avoir enfin dans les Ardennes un média objectif et indépendant. En lisant cette interview d’un député désavoué par ses propres camarades de la circonscription et de Revin qui fait suite un article élogieux fin 2011, je me rends compte que tout est affaire d’intérêt. La droite a dézingué notre département et notre pays et vous la favorisez en mettant en avant un élu qui quitte le Parti socialiste car refusant de se remettre en question. Mais que vous a promis Boris Ravignon?
Philippe Vuilque a le droit de se présenter sous l’étiquette qui lui conviendra. René Dosière en a fait autant et les électeurs ont jugé.Ils l’ont élu face au candidat officiel du PS. Connaissant bien le contexte, je peux dire que la situation des deux candidats (Vuilque et Dosière) est similaire. Critiqué par la population, rejeté par la section locale de son parti, il a su regagner la confiance des électeurs en allant jusqu’à distribuer des tracts aux feux rouges. C’est tout de même plus courageux que certains pseudo-candidats, qui finissent par renoncer à aller au charbon après avoir fait beaucoup de bruit. Jusqu’à preuve du contraire, nous ne vivons pas sous un régime totalitaire. La presse – professionnelle ou pas – est libre d’informer. Christophe Léonard sait qu’il peut s’exprimer dans @rdenne-mag, comme tout candidat dans cette élection. Nous avons d’ailleurs rencontré le candidat officiel du Parti Socialiste dimanche dernier, à Revin. Quant à Boris Ravignon, il pourra vous confirmer qu’il ne nous a rien promis. Preuve en est la publication, ce matin, d’un article le concernant. @rdenne-mag ne roule pour aucun parti (ni le PS ni un autre). Nous allons dépasser ce jour les 10 000 clics (qui correspondent pratiquement au nombre de connexions sur le site). Et ce, depuis une ouverture sur la plate-forme wordpress, le 9 septembre 2011. N’oublions pas que, parmi les électeurs qui mettront leur bulletin dans l’urne, en juin prochain, la plupart ne sont pas inscrits à un parti politique. Ils n’ont rien à faire des consignes du PS, de l’UMP et consorts et restent libres de voter pour le candidat qu’ils jugent le plus apte à les représenter. Ce n’est pas tout de même pas @rdenne-mag qui va donner la victoire à tel ou tel candidat. On est en plein délire !
Excellent Baptiste !!! Excellent Camarade !!! et vivement que nous soyons au pouvoir pour rétablir le politburo et pourquoi pas la stasi pour faire taire tous ces fouilles M… et ces gens qui ne pensent pas comme nous. Il est évident que notre nombril est le centre du monde et qu’à force de le regarder nous serons plus objectifs. Et si la démocratie c’était aussi laisser s’exprimer ceux qui ne pensent pas comme nous ? Moi je suis naïf, je pensais que c’était déjà la bonne définition. J’espère ne pas finir au goulag !!!