L’annonce de la fermeture de la filière STG au lycée Vauban, à la rentrée prochaine, a suscité une vive réaction de Michèle Leflon, vice-présidente du Conseil régional.
Pour l’élue communiste, « les seules motivations [de cette fermeture] sont les volontés gouvernementales de réduction des effectifs enseignants. L’avenir du lycée de Givet nécessite avant tout des enseignants ».
Chargée de la formation professionnelle et de l’orientation à l’assemblée régionale, Michèle Leflon est intervenue auprès du Recteur en tant que membre du conseil d’administration du lycée Vauban. Elle lui a fait part de son désaccord avec la fermeture de la filière Sciences et Technologies de la Gestion (STG) de cet établissement.
« L’appauvrissement de l’offre de formation dans ce lycée ne contribue pas à un aménagement harmonieux de notre territoire régional et rend, comme les autres réductions de services publics, plus hasardeux le maintien des populations dans certaines zones de la région, comme la pointe des Ardennes », expose-t-elle dans une lettre datée du 22 janvier 2012.
L’élue régionale met en avant les risques d’échec encourus par une offre d’orientation réduite. « Il ne permet pas une orientation des jeunes en fonction de leurs choix en les limitant par des contraintes matérielles et n’est donc pas de nature à assurer le succès de tous ».
Le déménagement simultané des classes de Première et de Terminale, les conditions de transport sont également critiqués par Mme Leflon. (On connaît le manque d’entretien de la ligne Charleville-Givet.) « (…) la fermeture brutale de tous les niveaux est inacceptable, poursuit-elle. Les élèves de première STG vont se retrouver dans l’obligation de changer d’établissement à la fin de l’année scolaire et vont devoir s’intégrer dans un autre établissement avec des contraintes difficiles de transport (assez contradictoires d’ailleurs avec le Grenelle de l’environnement !) dans cette année si importante pour eux qu’est celle du baccalauréat ».
Des jeunes victimes
Michèle Leflon a par ailleurs rappelé que l’Etat avait pris des engagements vis-à-vis de la ville de Givet au moment de la fermeture du CEC de Givet. « Dans sa circulaire du 25 juillet 2008 adressée aux préfets, le Premier ministre annonçait que dans le cadre de l’accompagnement territorial du redéploiement des armées, il n’y aurait pas de réduction de service public dans les territoires concernés ».
Un engagement qui, selon, la vice-présidente du Conseil régional, n’est pas tenu, avec la fermeture des deux classes de STG. Pour la conseillère communiste, il faut chercher la motivation de cette fermeture par la volonté du Ministre de l’Education nationale « de réduire le nombre de postes d’enseignants dans notre région ». Michèle Leflon a d’ailleurs fait part de son mécontement à M. Chatel.
« Les jeunes de Givet n’ont pas à être les victimes de cette politique », conclut l’élue, demandant au Recteur de revenir sur sa décision.
Management
En avril 2011, lors de la nomination de Philippe-Pierre Cabourdin, jusque là magistrat à la Cour des comptes et ancien directeur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, le ministre de l’Education nationale avait mis en avant le besoin de nouveaux profils à la tête des académies.
« Nous avons besoin de profils plus polyvalents, avec des compétences de management et d’organisation, de suivi des dossiers, pour porter la politique éducative du gouvernement, avait déclaré Luc Chatel à la presse.Ces qualités de managers sont utiles pour mettre en oeuvre des priorités régionales, fixer des objectifs de performance, appliquer les contrats d’objectifs et de moyens signés avec l’administration centrale ». Tout est dit.
Notons par ailleurs qu’à la rentrée 2012, les lycéens découvriront la nouvelle filière Sciences et Technologies du Management et de la Gestion (STMG), dans le cadre de la poursuite de la rénovation de la voie technologique. Elle succède à la filière STG.