Les orientations budgétaires 2012 ont été présentées vendredi au conseil municipal. Dans un contexte économique et social particulièrement difficile, tout le monde devra faire des efforts pour garantir l’avenir.

Jeanne Grosfils a participé pour la première fois au débat sur les orientations budgétaires. (Photo @rdenne-mag)
Pour son installation au conseil municipal, Jeanne Grosfils s’est frottée à l’exercice ardu de la gestion des finances locales. La nouvelle conseillère municipale remplace Jonathan Vassaux, qui a démissionné pour raisons professionnelles. Philippe Vuilque lui a souhaité la bienvenue avant d’entrer dans le vif du sujet.
Le député-maire a recontextualisé la préparation du budget communal. Qualifiant l’exercice de « difficile », le premier magistrat a rappelé que la loi de programmation 2011-2014 des finances publiques, en gelant les dotations de l’Etat aux collectivités locales, continuait à diminuer les moyens des collectivités locales pour l’année 2012.
« La DGF (dotation globale de fonctionnement), principale dotation, n’augmente pas et va baisser, puisque nous perdons de la population, a regretté le député-maire. Les conséquences de la réforme de la fiscalité locale, la suppression de la taxe professionnelle et son remplacement par la CVAE (cotisation sur la valeru ajoutée des entreprises) et par la CFE (cotisation financière des entreprises) ne sont pas encore complètement appréhendées ».
D’autres éléments vont impacter les ressources de la ville : la fermeture d’Ideal Standard et d’Oxame, ainsi que la baisse de population. L’intercommunalité n’étant pas effective avant 2013 – voire 2014 -, ce calendrier maintient la ville dans son isolement. D’où le souhait de la voir se mettre en place au plus tôt. Une réunion est prévue ce lundi 6 Février pour « défricher le terrain*».
Malgré les incertitudes contextuelles, les élus ont défini une ligne claire pour bâtir leur projet : maîtrise de la fiscalité et des dépenses pour garantir l’investissement. « Le budget 2012 sera comme les années précédentes un budget responsable, respectueux des grands équilibres mais aussi un budget d’investissements permettant de préserver l’avenir », a garanti l’édile.
Quatre priorités
Les orientations budgétaires sont centrées sur quatre priorités : réduction des dépenses courantes de fonctionnement tout en préservant la qualité du service public, maîtrise de la fiscalité sans augmentation des impôts, poursuite du désendettement afin de garantir les investissements futurs.
La réduction des dépenses courantes de fonctionnement sera amplifiée (+7%). Le poste le plus impacté est celui des travaux en régie (-30 000 euros)
La masse salariale va légèrement augmenter (+2,87%), malgré le non remplacement de trois agents et la diminution des heures supplémentaires. Les causes en sont l’augmentation de la prime d’assurance du personnel et le transfert de certains postes d’agents du budget CCAS sur le budget ville.
Les autres charges de gestion vont aussi baisser (-7,5%). Les élus ont accepté de renoncer à une partie de leurs indemnités versées (-10%). Cette mesure sera effective à compter du 1er mars 2012. Elle permettra de réaliser une économie de 10 000 euros.
Le motant global des subventions de fonctionnement aux associations sera réajusté (-10%) afin de tenir compte de la baisse de la population depuis 2007. D’où un gain de 25 000 euros.
La subvention au CCAS va passer de 503 667 euros à 436 528 euros (-7,37%). Cette diminution est justifiée par le transfert de postes évoqué précédemment. D’autre part, l’aide aux factures d’eau accordée aux personnes âgées de plus de 70 ans ne sera plus accordée systématiquement, mais au cas par cas.
Le contigent incendie est chiffré à 24 730 auros (+9,43%), « une augmentation pas négligeable », selon le député-maire, qui a commenté cette première partie de présentation de manière objective. « Nos efforts sont très importants tout en préservant la qualité du service rendu aux Revinois. Les services municipaux ont fait et continuent à faire d’importants efforts de gestion au quotidien. Il faut les en remercier ».
Pas d’augmentation d’impôts
Selon Philippe Vuilque, cette gestion rigoureuse permettra à la ville d’avoir une meilleure capacité d’autofinancement et un recours plus modéré à l’emprunt. Pour les habitants, elle devrait permettre de ne pas augmenter les impôts locaux
La maîtrise de la fiscalité des ménages constitue la deuxième priorité de la municipalité. « Dans le contexte économique et social particulièrement difficile que nous connaissons, pertes d’emplois, baisse du pouvoir d’achat, augmentation du coût de l’énergie, hausse annoncée du taux de TVA, nous ne souhaitons pas augmenter les impôts, malgré nos pertes importantes de recettes. J’espère que nous n’aurons pas de mauvaises surprises avant le vote du budget primitif », a cependant tempéré l’édile.
Se désendetter pour investir
Au 1er janvier 2012, la dette globale de la ville a baissé de 1,79%. Les élus souhaitent préserver ses capacités d’endettement en prévision des grands chantiers qui vont démarrer cette année (pont St Nicolas, ANRU).
« En 2012, nous prévoyons de n’emprunter que 350 000 euros, peut-être moins, a précisé le député-maire, qui a rappelé qu’il « est très compliqué de négocier avec le secteur bancaire en ce moment ».
La gestion maîtrisée des dépenses et de l’endettement permettra de « continuer à investir pour préparer l’avenir ». Pour 2012, d’importants chantiers sont en cours ou prévus : la première tranche d’aménagement de l’accueil multiservices-crèche (492 000 euros), le début de la rénovation du pont St Nicolas (150 000 euros), la deuxième tranche de rénovation du groupe scolaire Bouverie (50 000 euros), des travaux divers de bâtiments (97 884 euros).
Sont également concernés des achats de matériel (130 880 euros). « Il a fallu trancher dans le vif au regard des demandes formulées par les services », a concédé le député-maire. Quant à l’étude d’actualisation du projet ANRU (18 000 euros), elle contribuera à finaliser un dossier « bien parti », qui devrait se concrétiser avec la venue ce lundi du ministre de la Ville, Maurice Leroy.
En ce qui concerne les travaux en régie (réalisés par le personnel communal), ils sont budgétés à hauteur de 180 280 euros, dont 100 000 euros pour la rénovation de l’éclairage public, « source importante d’économie d’énergie que nous aurions souhaité réaliser en deux ans, mais qui le sera sur trois », a souligné Philippe Vuilque.
Une somme non négligeable sera consacrée aux travaux de voirie (230 000 euros). « Ce n’est pas suffisant, a estimé le député-maire, mais c’est déjà ça. Notre voirie continue à souffrir et le temps n’arrange pas les choses ».
A Revin comme ailleurs, le relâchement dans la gestion des finances locales n’est pas à l’ordre du jour. « Les orientations budgétaires, et donc notre budget primitif, n’ont pas été simples à bâtir, a rappelé Philippe Vuilque. Ils reflètent la situation particulièrement difficile dans laquelle nous sommes et qui nous demande des efforts très importants ».
* Participeront à cette réunion Philippe Vuilque (député-maire de Revin), Michel Normand (maire de Belval), Michel Philippe (maire de Belval), Dominique Ruelle (maire-adjointe de Revin et conseillère générale), Michel Sobanska (maire de Rocroi et président de la communauté de communes Val et Plateau d’Ardennes).