Quelques jours après son éviction du Parti Socialiste, le député-maire de Revin se montre combatif. A ceux qui lui contestent le droit d’être « socialiste », il répond en substance que le terme n’est la propriété de personne.
@rdenne-mag : Les Revinois ont découvert récemment votre affiche de campagne. Des critiques fusent dans les rangs des militants du Parti Socialiste. On vous accuse de susciter la confusion parce que, sur cette affiche, vous vous présentez comme « député socialiste ». Comment réagissez-vous ?
Philippe Vuilque : J’ai toujours dit que j’étais socialiste. Socialiste, c’est un qualificatif. Ce qui n’est pas possible et que je respecte, c’est le logo du parti et de me prévaloir de l’appartenance au Parti Socialiste, puisque ce n’est plus le cas maintenant. Mais je suis socialiste, donc député socialiste.
Socialiste, ce n’est pas une marque déposée. Je suis socialiste et je le reste. Je continuerai à mettre sur mes affiches « député socialiste », ce que je suis.
@-m : Qu’est-ce qui a dérapé, selon vous, pour que les militants se retournent contre vous ?
Ph V : D’abord, les militants ne se sont pas retournés contre moi. Simplement, nous avons eu une situation à gérer qui était totalement inédite : trois circonscriptions dans les Ardennes… une, réservée à madame Ledoux, et puis la deuxième, le jeu ouvert.
C’est tout à fait normal dans une circonscription qu’il y ait pluralité de candidats. Par contre, que madame Ledoux, qui était candidate naturelle sur la 1ère, vienne sur la 2ème disputer l’investiture pour des raisons de confort politique, sachant très bien que, ensuite, elle reviendrait sur la 1ère, ça ne s’est jamais produit en France. C’est unique dans l’histoire du Parti Socialiste.
@-m : Vous vous en voulez aux instances du Parti Socialiste ?
Ph V : Ce que j’ai reproché d’abord à la fédération, d’abord des Ardennes, et ensuite au national, c’est de ne pas avoir su gérer la situation. Dans un cas comme ça, on met d’abord tout le monde autour de la table et puis on en appelle à l’arbitrage national. On monte tous à Paris, on regarde s’il y a une discussion possible. Ca n’a pas été le cas.
Il y avait aussi la possibilité de geler la circonscription pour essayer de trouver une solution. Ca n’a pas été fait. On s’est donc retrouvés dans une situation complètement ubuesque, où madame Ledoux a raté son coup et, ensuite, est retournée – comme si de rien n’était – sur la 1ère circonscription.
A partir de là, bien évidemment, le vote des militants a été totalement troublé, parce que si vous avez un candidat qui vient dans une circonscription et qui repart dans l’autre, ce n’est pas des conditions acceptables. J’ai pris mes responsabilités en indiquant que je n’acceptais pas cette situation qui était, encore une fois, inédite et inacceptable.
@-m : Et alors ?
Ph V : Je me suis porté candidat. Après, je sais bien évidemment que lorsqu’on est candidat contre le candidat investi, la sanction est l’exclusion. Simplement, j’ai regretté cette précipitaiton du parti, parce qu’il ne faut pas se tromper d’élection.
Nous sommes dans la phase des élections présidentielles. Je fais – nous faisons – campagne pour François Hollande et je pense que ce n’est pas très intelligent de la part du parti, au niveau national, d’exclure son seul député de toute la Champagne-Ardenne. Je pense que c’est une erreur politique.
Après, en phase des élections législatives, il était tout à fait normal que je sois exclu, je ne le conteste pas. Tout simplement, je crois que c’est une précipitation très malvenue.
@-m : On sent une certaine tension au sein de la majorité municipale. Lors du dernier conseil, un incident vous a opposé à un conseiller. N’est-ce pas dommageable pour la gestion de la ville ?
Ph V : Soyons clair. Vous parlez d’ambiance du conseil municipal et de quelqu’un en particulier. Ce n’est pas très original. Depuis le début, cette personne se comporte de cette manière. Ce n’est pas très important. Simplement, au sein du conseil municipal, des gens n’ont pas joué le jeu. Ils n’ont pas soutenu leur député-maire. Je pense que c’est un manque de maturité politique. Je m’en souviendrai.
@-m : Boris Ravignon vient d’annoncer l’inscription de Revin au programme ANRU, ainsi que l’attribution de 8,2 millions d’euros. Quel est votre commentaire ?
Ph V : Ce n’est pas une surprise puisque le ministre était venu nous le confirmer. Ce qui s ‘est passé, c’est que le conseil d’administration de l’ANRU a simplement entériné ce qui avait déjà été décidé. Alors – je vais être gentil -, la pratique gouvernementale aujourd’hui n’est pas très polie, ça manque d’éducation en général.
On envoie quand même la lettre qui concerne une infrastructure à l’élu qui est directement concerné. Là, le courrier est un petit peu détourné et passe d’abord par monsieur Ravignon. Bon, tout ça n’est pas très important. Les gens savent que si nous réussissons, que ce soit sur le pont de St Nicolas ou sur l’ANRU, c’est bien parce que les élus revinois se sont battus bec et ongles pour obtenir l’argent, et ça ne trompe personne.
Là, nous sommes en campagne électorale, chacun se pousse du col. Tout ça est un peu dérisoire et n’a pas une grande importance.
C est qui ce conseiller rebel ???