Contacté par le correspondant de la revue « La Grogne dans la Gendarmerie », le député-maire de Revin, membre de la commission des lois, vient d’apporter son soutien aux représentants d’une arme en proie aux affres du doute.
En préambule, rappelons les propositions du candidat Hollande en ce qui concerne la gendarmerie. En cas de victoire socialiste à la présidentielle, une politique de recrutement conduira à engager 500 gendarmes par an pendant les cinq années du mandat, soit 2500 gendarmes en plus.
La gendarmerie de l’Armement et la gendarmerie de l’Air seront dissoutes. Les effectifs de la Garde Républicaine seront revus à la baisse et permettront de renforcer la gendarmerie départementale. Les priorités seront redéfinies, notamment en ce qui concerne la surveillance des territoires ruraux.
Bien que le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur ne soit pas remis en cause par le projet socialiste, François Hollande souhaite que son statut militaire soit maintenu. Le renouvellement du dialogue social et la possibilité d’adhérer à des associations apolitiques et non syndicales seront étudiés.
Soutien de François Hollande à l’élection présidentielle, le député-maire de Revin a répondu aux sollicitations de Bertrand Aymon , correspondant de la GDG, en ces termes :
« Je partage la position de François Hollande sur la nécessité d’une pluralité des forces de polices garante du bon fonctionnement démocratique de notre pays. Il n’en reste pas moins que, personnellement, je pense que le rattachement de la gendarmerie au Ministère de l’Intérieur a été une erreur et a contribué à fragiliser sa spécificité et à les transformer en de simples policiers.
Il sera, dans un proche avenir, nécessaire de clarifier les choses pour replacer la gendarmerie dans un cadre réglementaire spécifique permettant de réaffirmer et de conforter ses missions : missions d’enquêtes, mission de maintien de l’ordre, mission de renseignement.
Le retour de la gendarmerie au Ministère de la Défense, s’il est souhaitable selon moi, est cependant difficile. Même s’il est possible d’envisager un retour partiel permettant à la hiérarchie militaire de retrouver sa place. Cela permettra également le retour à l’esprit militaire, ce qui est souhaité par la grande majorité des gendarmes.
La gendarmerie n’est pas qu’une force de police traditionnelle. De par sa spécificité, son histoire, son fonctionnement, sa connaissance de terrain et sa proximité, elle ne doit pas devenir une force supplétive de la police nationale.La gendarmerie a besoin de considération et doit être confirmée dans son rôle particulier au service de la démocratie et de la protection du citoyen.
Personnellement, sur ma circonscription, j’ai toujours été à leur côté en me battant bec et ongles pour maintenir les brigades en place. Dernièrement encore, la brigade spéciale de recherche de Revin ou bien celle de Maubert, il y a quelques années.
En complément, je resterai aussi vigilent quant aux moyens qui sont actuellement insuffisants pour couvrir le territoire. Bien sûr, la mutualisation des moyens permet à l’Etat Français d’économiser mais attention, il ne faut pas non plus que les gendarmes en manquent.Savoir qu’en fin d’année, il manque parfois du papier dans les casernes pour prendre les plaintes est inacceptable, tout comme il est inacceptable aujourd’hui d’apprendre lors de permanences parlementaires que certaines familles de gendarme ou de militaire sont en difficultés financières car les primes salariales sont payées avec 3 à 4 mois de retard.
Ma position d’élu local et de proximité m’invite donc à une extrême prudence et vigilance quant à toutes nouvelles modifications. »