On n’aura guère entendu la voix de l’UMP ardennaise pendant la campagne du premier tour de l’élection présidentielle. Régis Gilloux, maire de Lonny, s’est lancé à titre personnel dans une opération de communication par mailing. Le tractage du 21ème siècle, en quelque sorte.

Nicolas Sarkozy en visite à la conserverie Corsica Gastronomia. Se placer en tête au premier tour ne va pas être du gâteau.
D’emblée, l’internaute est fixé. « C’est décidé, je voterai pour Nicolas Sarkozy. » La profession de foi est claire. Le propos s’adresse aux sympathisants, car le tutoiement est de rigueur et le propos se veut décomplexé.
Pour l’édile, l’avenir des Français dépend du premier tour de l’élection présidentielle. « Je pense sincèrement que notre pays est à la croisée des chemins et que le choix que nous allons faire n’a jamais eu autant d’importance pour l’avenir de la France.
« Je ne sais pas toi, mais j’étais un peu perdu avec tous ces candidats. Du coup, je me suis renseigné, j’ai regardé, j’ai réfléchi. Il y a du bon et du mauvais partout mais là, je n’ai plus aucun doute : je voterai Nicolas Sarkozy. »
L’auteur du tract justifie son choix avec lyrisme. « Il est le seul à avoir le courage d’agir et refuse de baisser les bras quand tous disent que c’est impossible, infaisable, impensable. Il mène des réformes difficiles même quand elles sont impopulaires parce que ces réformes sont nécessaires pour nous, pour demain pour la France. Et personne ne peut nier qu’il fait voler en éclat les conservatismes et la bien-pensance (sic), qui sont tellement insupportables. Le leadership, il sait ce que c’est.
«Et, ok, j’avoue qu’il m’a plus d’une fois dérangé, mais à bien y penser je préfère un homme qui dérange parfois, mais agit toujours qu’un autre qui dit oui à tout, ne sait rien décider, rien trancher et au final ne fait rien… » Les socialistes apprécieront de voir leur candidat présenté comme un « Oui Oui » sans consistance.
Un Etat responsable
Vu par le petit bout de la lorgnette, le programme de François Hollande tient de l’épouvantail à contribuables. « Je suis persuadé que nous avons besoin d’un Etat responsable qui réduit sa dette et préserve son indépendance. Il est certain que cela fait moins rêver que l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, l’embauche de 61 000 fonctionnaires employés à vie, la diminution du temps de travail avec le détricotage de la réforme des retraites que propose le candidat socialiste. Mais tout cela est-il bien réaliste ? Tu crois qu’on en a les moyens ? Moi, non ! Et toutes ces dépenses, c’est toi et moi qui allons les payer avec nos impôts !
« Je refuse le choix de la facilité de la dépense publique, et l’augmentation massive des impôts que François Hollande promet. Je ne veux pas que la France devienne la Grèce ! Je préfère que l’on continue à supprimer les postes des fonctionnaires pour mieux les payer plutôt que de baisser le salaire de tout le monde ! Je préfère le retour à l’équilibre budgétaire en 2016 comme Sarkozy l’a clairement planifié et comme il est en train de la réussir.»
Ambition pour les jeunes
Pour le maire de Lonny, Nicolas Sarkozy propose une politique ambitieuse en faveur des jeunes. « Il veut les aider à se prendre en main, à s’engager, entreprendre et gagner leur autonomie. Pour favoriser l’autonomie, il a déjà revalorisé les bourses étudiantes. Pour faire émerger une génération engagée, il a mis en place le service civique pour que les jeunes puissent se placer au service des autres et servir de grandes causes. Nicolas Sarkozy ne ment pas aux jeunes, il leur fait confiance.»
La machine sarkozyste est rutilante, mais comme dans le conte de Perrault, elle se veut la plus belle et n’hésite pas à rayer la carrosserie de l’adversaire. « Aujourd’hui, alors que le PS propose d’occuper les jeunes avec de faux emplois jeunes, sous-payés, Nicolas Sarkozy leur propose de se former aux métiers qui les intéressent et les passionnent, en renforçant l’apprentissage. C’est ainsi que nos jeunes deviendront libres et autonomes. Pour soutenir leur volonté d’étudier, d’entreprendre et de créer, Nicolas Sarkozy propose aussi de mettre en place une banque de la jeunesse qui financera leurs projets. »
En conclusion, Régis Gilloux conteste les accusations de mauvais bilan dont son poulain fait les frais. Sarkozy est érigé en protecteur des Français, en marin-pêcheur qui tient bon le gouvernail et permet au pays de ne pas sombrer par ce temps de crise. Une comparaison un poil vacharde est faite entre – d’une part – une Espagne dont on suggère qu’elle est à genoux après sept ans de socialisme et – d’autre part – la politique proposée par François Hollande. Ambiance, ambiance…
Dimanche, à 20 heures, les résultats du premier tour confirmeront ou pas les espoirs du maire de Lonny, bourgade charmante au demeurant.