La nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de premier ministre était attendue. Depuis qu’elle est officielle, les témoignages font le portrait d’un homme « travailleur, rigoureux », comme le confirme Philippe Vuilque, député-maire de Revin.

Jean-Marc Ayrault entretient des liens d’amitié et de confiance avec le Président François Hollande. (D.R.)
Le secrétaire général de l’Elysée Pierre-René Lemas a annoncé ce mardi 15 mai 2012, à 16h50, la nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de premier ministre. Dans le département des Ardennes, la nouvelle a comblé Philippe Vuilque, député de la deuxième circonscription, qui vient de publier un communiqué de presse. Pour lui, cette nomination n’est « que du bonheur.»
Le député (majorité présidentielle François Hollande) se déclare « ravi de la nomination de Jean-Marc Ayrault comme premier Ministre », rappelant qu’il « a travaillé à ses côtés depuis 1997, et notamment en tant que membre du bureau du parti socialiste de l’Assemblée nationale.»
Philippe Vuilque poursuit en affirmant qu’il « a pu apprécier ses qualités de meneur d’homme, de rigueur et ses convictions républicaines.» Campagne électorale oblige, le candidat saisit l’occasion pour envoyer un messsage aux électeurs de sa circonscription : « Les relations d’amitié entretenues avec lui permettront sans nul doute au député Philippe Vuilque de faire avancer rapidement les dossiers de la circonscription. »
Une personnalité consensuelle
Comme François Hollande, le nouveau chef de gouvernement n’a jamais rempli de responsabilités gouvernementales. Cet ancien professeur d’allemand est né le 25 janvier 1950 à Maulvérier (Maine-et-Loire) dans un milieu ouvrier et catholique. Il a fait partie des Jeunesses Agricoles Chrétiennes, mais se déclare aujourd’hui agnostique.
Entré tôt en politique, Jean-Marc Ayrault adhère au parti socialiste à l’occasion du congrès d’Epinay (1971). À l’âge de 26 ans, il est élu conseiller général (1976), puis reprend à la droite la mairie de Saint-Herblain, commune de la banlieue nantaise (1977). Maire de Nantes depuis 1989, il occupe son sixième mandat en tant que député de Loire-Atlantique et préside le groupe des députés PS et apparentés à l’Assemblée nationale depuis 1997.
Jean-Marc Ayrault avait fait campagne pour Ségolène Royal en 2007, lui renouvelant son soutien l’année suivante lors du congrès de Reims, qui avait vu finalement la victoire de Martine Aubry. À l’instar de François Hollande, le nouveau premier ministre s’est forgé une stature politique loin des projecteurs.
Après avoir appartenu à l’aile gauche du PS, Jean-Marc Ayrault est aujourd’hui considéré comme plus modéré. Sa personnalité consensuelle devrait rassembler à la veille des élections législatives, les 10 et 17 juin prochains. Parmi les premières personnalités qui ont salué sa nomination, Jean-Louis Bianco, député des Alpes-de-Haute-Provence, a souligné la pugnacité du nouveau chef du gouvernement, son sérieux, sa force de caractère et son sens du respect d’autrui. « Je crois que c’est ce que les Français attendent », a-t-il assuré.
Seule ombre à ce parcours politique remarquable, une condamnation à 6 mois de prison avec sursis et 30 000 F d’amende (4 600 €), en 1997, pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public. L’UMP en avait d’ailleurs fait un argument anti-Hollande durant la campagne pour la présidentielle. Marine le Pen a embrayé, cet après-midi, aussitôt l’annonce officielle. Jean-Marc Ayrault a été réhabilité en 2007.
La passation des pouvoirs entre François Fillon et son successeur aura lieu mercredi matin, à 10h00, à l’hôtel Matignon. Quant à la composition du futur gouvernement, elle devrait être annoncée demain après-midi. Sa composition respectera une stricte égalité hommes-femmes, selon le vœu du président.