Christophe Léonard, candidat PS aux législatives, vient d’amarrer son navire de campagne à quelques encablures de la nef très gaullienne de son adversaire UMP, Boris Ravignon. L’inauguration a eu lieu vendredi, en fin d’après-midi. L’occasion de faire le point avec le candidat et sa suppléante, à 15 jours du premier tour des législatives.
@rdenne-mag : Cette inauguration représente sans doute un temps fort de votre campagne ?
Christophe Léonard : Un temps fort, oui. On est à J-15 du premier tour. Ce n’est pas innocent qu’on inaugure notre local aujourd’hui. Ça nous semblait une date et un rendez-vous importants. Je pense qu’après l’élection présidentielle, où les gens ont mangé de la politique matin, midi et soir, il y a eu un temps où ils n’étaient pas forcément à l’écoute.
Là, j’ai le sentiment en allant sur le terrain que les habitants se reconcentrent sur l’enjeu politique qui est devant nous : les législatives. L’enjeu est assez simple. Il est à la fois de donner une majorité politique cohérente au nouveau président et de mettre en œuvre le projet porté par François Hollande.
@-m : Quels sont les enjeux au plan local ?
Ch. L. : Sur la circonscription, on a également une problématique forte, qui est la couverture médicale, les formations avec les lycées de Givet et de Revin. Il y a également la communication, avec la ligne SNCF Charleville-Mézières-Givet et, bien sûr, l’emploi. Nous portons aussi ces propositions, ces valeurs pour la circonscription. Ce local est le local du futur député de la 2ème circonscription.
@-m : Vous vous placez donc dans une dynamique offensive ?
Ch. L. : Nous sommes dans cette dynamique-là avec Claudien Roger depuis que nous avons été investis par le Parti socialiste. Cette victoire, nous voulons aller la chercher, non pas pour nos petites personnes, mais à la fois pour la gauche et pour la circonscription, pour les Ardennes, pour la France. Je crois que c’est important. On a des enfants, elle a des petits-enfants. Moi, je suis un Ardennais. J’ai envie de me battre pour un territoire qui m’a donné la vie et sur lequel j’ai donné la vie à un enfant. Ça me paraît fondamental. Et dans les quinze jours qui viennent, eh bien, c’est un peu le branle-bas de combat général.
@-m : C’est-à-dire ?
Ch. L. : Il faut y aller, il faut coller, tracter, il faut être au contact des gens. Des observateurs de la vie politique voient ça un peu de leur fenêtre. Personnellement, je suis sur le terrain depuis maintenant quinze jours. Je suis en congé de mon activité professionnelle. J’ai un retour qui est vraiment positif. Je suis même étonné. Les gens s’intéressent. Ils nous connaissent. Quand je frappe aux portes, eh bien, ils disent : » On va voter pour vous, parce que vous êtes le candidat du Parti socialiste. »
@-m : Comment pouvez-combler la différence de notoriété par rapport à Philipe Vuilque, qui a déjà trois mandats derrière lui, des actions concrètes à présenter ?
Ch. L. : Vu de ma fenêtre, je n’ai pas le sentiment d’avoir un retard de notoriété par rapport à Philippe Vuilque. Quand les gens disent : « On connaît Philippe Vuilque », ils le connaissent, oui, mais est-ce qu’ils lui ont serré la main ? Est-ce qu’ils ont mangé avec lui ? Non. Ils le connaissent parce qu’il est élu.
@-m : Alors, quelle est votre définition de la notoriété politique ?
Ch. L. : C’est la crédibilité politique. Je pense renvoyer à une crédibilité au niveau de mes 41 ans, de mon parcours professionnel, de mon expérience d’élu au Conseil général depuis 2008, où je suis maintenant président du groupe socialiste et divers gauche. En décembre dernier, l’analyse des militants était la suivante : Nous avons la seule circonscription de gauche de la région Champagne-Ardenne, et le sentiment c’est que François Hollande – président ou pas de la République, il y a un risque fort que cette circonscription bascule à droite. Six mois plus tard, l’analyse est toujours la même.
Je crois que l’activisme d’aujourd’hui ne fera pas oublier l’inaction d’hier. De ce côté-là, il n’y a pas d’ambiguïté. Les habitants de ce pays, de cette circonscription veulent du changement. Ils ont voulu du changement à la présidentielle. Ils veulent aussi du changement à la députation et là-dessus, c’est le ressenti que j’en ai. Après, on peut considérer que c’est de la méthode Coué ou de la naïveté. Non, c’est du concret. Je vois des personnes qui me le disent.
@-m : En quoi votre candidature apporte-t-elle quelque chose de neuf ?
Ch. L. : Claudine Roger et moi-même, nous portons notre candidature avec la complémentarité qui est la nôtre : complémentarité homme-femme, complémentarité de générations, d’expériences, de ressenti et d’expériences professionnelles, de réseaux amicaux, sociaux, etc. Nous renvoyons une complémentarité, une force, et je crois vraiment que l’investiture du Parti socialiste, c’est aussi un gage de force, de confiance, de crédibilité.
@-m : Dans quel sens ?
Ch. L. : Je crois qu’aujourd’hui, pour les gens, les partis politiques font partie de la démocratie, du jeu démocratique. Je crois que lorsque le parti socialiste investit des candidats, les électeurs ne se posent pas de questions du type : » Est-ce que le candidat qui sera investi par le Parti socialiste sera crédible ? » Non, et a fortiori dans cette circonscription, où tous les députés ont été investis par le Parti socialiste.
Claudine Roger et moi-même sommes aujourd’hui investis par le Parti socialiste depuis décembre. C’est une investiture qui ne souffre pas de contestation. On a fait 56,5% des suffrages exprimés. On a vraiment obtenu une majorité sur un débat démocratique. Il y a eu des échanges. Les militants ont décidé en leur âme et conscience.
@-m : Quel effet cette investiture a-t-elle eu sur vous ?
Ch. L. : Ça nous donne une force de la même façon que François Hollande a reçu une force lorsqu’il a été désigné à l’issue des primaires citoyennes. C’est un peu le même mouvement. Et aujourd’hui, cette force-là nous aide dans le contact avec la population.
Le retour que j’ai est vraiment positif. Je n’aspire qu’à y retourner. Cette semaine, on avait à finir et à valider la circulaire, le bulletin de vote, etc. C’est vraiment une bouffée d’oxygène d’aller voir les habitants, parce lorsqu’on ressort d’un porte-à-porte, ouah !, on a vraiment une pêche d’enfer, parce que les gens vous disent : « Allez-y, on vote pour vous, on est derrière vous ! »
@-m : Michel Sobanska, maire UMP de Rocroi, prédit une faible participation lors du prochain scrutin, de l’ordre de 65 %. Quel est votre commentaire ?
Ch. L. : Aux élections présidentielles, on a eu un taux de participation de 80%. Tout le monde attendait un taux d’abstention à plus d’1/3. Je pense quand même qu’il y a de fortes probabilités que le taux de participation aux législatives soit un peu inférieur à celui de la présidentielle. Mais sur le terrain, on explique aux gens que si le président n’a pas de majorité, il va arroser les fleurs pendant cinq ans. Ce sera sympathique pour les fleurs, mais pas forcément pour les Français.
Je crois aussi que c’est aussi l’enjeu d’une campagne électorale, d’une campagne politique. C’est de mobiliser les électeurs, leur expliquer l’enjeu, et de faire en sorte qu’ils aillent voter. Il ne faut pas s’arrêter au milieu du gué.
Je suis un militant politique. J’ai pris ma carte au Parti socialiste alors que j’étais âgé de 22 ans. J’en ai 41. On s’est battus politiquement pour changer de Président de la République. A certains égards, ce n’est pas pour récupérer Nicolas Sarkozy à l’Hôtel Matignon. On ne lui a pas demandé de quitter l’Elysée pour revenir dans une cohabitation. Généralement, quand on explique ça aux citoyens, ils le comprennent.
@-m : Quelles sont les attentes des électeurs par rapport à la nouvelle majorité présidentielle ?
Ch. L. : Il y a de fortes attentes par rapport à François Hollande, par rapport à une nouvelle majorité. Je ne sais pas si François Hollande pourra y répondre en intégralité. Ce dont je suis sûr, c’est que si l’Assemblée nationale était de droite demain, on aurait tout ce qu’on ne veut pas. De ce côté-là, je ne me pose pas de question.
Je veux dire qu’il y a eu des idées. Je crois qu’elles ont été débattues, François Hollande a sillonné la France. Son projet a été validé par une majorité de Français. Aujourd’hui, il faut le mettre en œuvre. Après, c’est le temps démocratique. Quand viendront les prochaines élections présidentielles, dans cinq ans, les Français jugeront sur place et sur pièces. Soit ils sanctionneront le Président ou le gouvernement sortant, soit ils ne le sanctionneront pas. Mais ça, c’est la vie démocratique.
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CLAUDINE ROGER : « Ma candidature est complémentaire de celle de Christophe Léonard »
Fille, d’ouvrier devenue agrégée et inspecteur d’académie grâce à l’école de la République, comme elle aime à le rappeler, la suppléante de Christophe Léonard a décidé de se lancer dans la politique à l’âge où d’autres se contentent de vivre une retraite paisible.

Ne vous fiez pas à Claudine Roger – ici entre Michel Gabel et Annie Florès. Dans l’arène des législatives, elle plante sans état d’âme les banderilles dans le flanc de l’adversaire, en l’occurrence Philippe Vuilque. (Photo @rdenne-mag)
@rdenne-mag : Christophe Léonard a dit que votre duo était complémentaire au plan générationnel. Qu’est-ce que votre candidature lui apporte de ce point de vue ?
Claudine Roger : Déjà, il a dit que je suis grand-mère, mais je vais être bientôt arrière-grand-mère. Je suis de la génération née avant la guerre. J’ai un long parcours. Je suis originaire de l’Aisne. Je me suis installée dans les Ardennes quand j’ai pris mes fonctions d’inspecteur d’académie. J’ai eu un coup de foudre pour les Ardennes. Tout de suite, le département m’a passionnée, en particulier de la Meuse et de la Semoy, puisque j’habite à Nohan.
J’ai appris à aimer les Ardennais, qui ont véritablement en eux des valeurs de sérieux, de travail, de générosité aussi, de solidarité. À partir de là, j’ai vraiment envie d’apporter tout ce que j’ai pu vivre personnellement, en particulier dans les domaines qui sont les miens, comme la formation. Pas seulement la formation primaire- secondaire, mais tout ce qui est le passage de la formation au métier et à l’emploi. Ça me préoccupe vraiment beaucoup.
@-m : En ce qui concerne un redémarrage économique du département, vous parlez de « clés » ? Quelles sont-elles ?
Cl. R. : Je préside une association d’insertion par l’économie sociale et solidaire. Et j’y crois beaucoup. Ça fait partie des clés. Bon, ce n’est pas la seule. L’autre clé, c’est faire venir des entreprises innovantes. On n’est pas du tout en retard dans les Ardennes. Les lycées Bazin, à Charleville-Mézières, et Jean Moulin, à Revin, , travaillent déjà sur l’éolienne, les panneaux solaires. Il faudrait qu’ils deviennent complémentaires. Ça me semble important de développer ces filières dans la Vallée.
Je vous parlais d’économie solidaire. Il ne faut pas oublier que la Vallée de la Meuse a été le berceau des coopératives ouvrières. Actuellement, on revient à ce berceau. Ca me paraît être très symbolique.
Christophe Léonard a cité d’autres domaines. Personnellement, je pense aussi au Parc Naturel Régional, qui est maintenant acté. On peut s’appuyer dessus. Il existe toute une série de possibilités avec l’environnement. Le lycée de Revin sera le premier lycée environnemental de France. Là aussi, on peut mettre en place des formations qui correspondent et qui en feront un pôle d’excellence.
Il faut convaincre les Ardennais de cette Vallée, un territoire qu’il faut par ailleurs ouvrir. C’est très important. Christophe a cité les transports. C’est moins mon domaine, mais ça fait partie des dossiers qu’on va porter.
@-m : De quelle manière pensez-vous participer à cette tâche?
Cl. R. : Concrètement, je peux aider à la constitution des dossiers. Le rôle du député, c’est de les remettre au ministre correspondant, ce que n’a pas fait M. Vuilque. On est obligé de l’admettre. Maintenant, il s’agite, mais pendant ses trois mandats, il n’a pratiquement rien apporté à cette Vallée. C’est lamentable. Il dit : « C’est parce que j’étais seul. » Et que, la droite étant au pouvoir, il n’était pas consulté. Attendez, ce n’est pas ça, le problème. Ce n’est pas d’attendre qu’on vienne vous chercher. Il faut aller, il faut taper aux portes.
Un autre exemple de l’intérêt de ma candidature : J’ai des amis inspecteurs d’académie qui sont devenus conseillers ministériels. Je dispose donc de mon réseau très proche dans plusieurs ministères. Ça ne peut qu’aider dans la réalisation des dossiers en question. Vous voyez, je suis très concrète.
Léonard est élu sur la 1ère circonscription, il n’avait qu’à y rester au lieu de venir mettre le foutoir dans la deuxième circonscription. Si ça continue, on va tout droit vers un duel Ravignon contre le Fn au 2ème tour. Il pourra être bien fier alors.
Camarades socialistes, adhérent ou non au PS, arrêtez un peu cette guéguerre mortifère ! De toute façon si c’est l’un ou l’autre de vous qui est élu, vous voterez par discipline de groupe tout ce que vous demandera le premier ministre ! Même s’il s’agit de renoncement à vos idées !
Arrêtez de disqualifier la politique !
Faisons réussir la gauche ! Cela suppose de faire la campagne contre la droite qui ne cherche qu’une chose, à prendre sa revanche et de faire la campagne contre le Front National, de démontrer à tous ceux qui sont tentés par ce vote, souvent de désespoir, mais teinté d’un immonde racisme, que le Front National n’a qu’un but : constituer une alternative au service du grand patronat et du monde de la finance.
Je suis ahurie de voir que le rôle d’un député, c’est de porter les dossiers aux ministres ! Le rôle d’un député, c’est de faire la loi et d’éviter d’avoir à faire ce que les députés et sénateurs de droite ont fait depuis dix ans dans le département : aller voir les ministres pour effacer les conséquences dans le département des lois scélérates qu’ils avaient votées, aller voir par exemple, comme l’a fait le président sénateur du conseil général, pour avoir une aide exceptionnelle pour le département, alors que les difficultés financières du conseil général n’étaient que la conséquence des réformes fiscales qu’il avait, avec les autres parlementaires UMP, votées ou comme JL Warsmann qui négocie la non fermeture de la filière générale du lycée de Bazeilles après avoir voté le budget de l’Education Nationale …
Tout autre chose est de faire profiter les Ardennais de la connaissance des dossiers acquises dans un échange permettant aux Ardennais, avec leurs corps intermédiaires comme on dit, de monter des dossiers susceptibles de faire progresser le département et au futur député de voter des lois qui répondent véritablement aux besoins de la population.
Ardennais, pour faire réussir la gauche, car c’est indispensable si nous ne voulons pas aller dans le mur, votez donc pour les candidats du Front de Gauche !
De la crédibilité politique, venant de Léonard, ça me fait vraiment rigoler ! Il oublie de dire que son premier travail a été assistant parlementaire d’un certain Philippe Vuilque. Maintenant, il mord la main qui l’a nourri et il parle de crédibilité, il ferait mieux de se taire. Quand on est capable d’agir comme ça en tant qu’homme, on ne peut être que dangereux en tant qu’élu !!!!!!
Pour Monsieur Léonard, la notoriété politique, c’est la crédibilité politique. Alors, comment compte-t-il faire pour avoir de la crédibilité, lui qui ne jure que par François Hollande alors qu’il avait soutenu un autre candidat à la primaire socialiste. C’est pas comme Philippe Vuilque qui a été un soutien de la première heure du président actuel au point de l’avoir accueilli dès juin 2011 à Revin.