La fin de l’année scolaire est l’occasion de fêter les personnels qui partent en retraite. L’école maternelle Campagne n’a pas échappé à la tradition, puisqu’un hommage a été rendu mardi après-midi à Brigitte Mèche, agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM).
La cour de récréation s’était habillée pour l’occasion. Des ballons pendaient aux branches des arbres, et les petits s’étaient assis sagement sur des bancs en attendant le début des festivités. Aucun d’entre eux sans doute n’aurait su donner la définition du mot « retraite », mais chacun savait que Brigitte les avait réunis pour leur dire au revoir.
En effet, après 39 ans de bons et loyaux services, dont 18 années passées au Bois Bryas, Brigitte Mèche achève enfin « une bonne petite carrière », au cours de laquelle se sont succédé nombre d’institutrices, de directrices (5) et d’enfants qui, devenus parents à leur tour, sont revenus à l’école Campagne lui confier leurs petits.
Pour cette aide maternelle consciencieuse, ce qui fait la beauté de son métier, c’est de voir la joie des élèves. Quant aux parents, ils ne sont « pas toujours faciles, mais on fait avec ». Brigitte admire beaucoup les enseignantes qui savent s’y prendre pour remplir les chères têtes blondes. « Les enfants me font rire », avoue-t-elle avec – déjà – de la nostalgie.
Si elle ne devait garder qu’une seule image de ce long parcours professionnel, ce serait celle d’un enfant en train d’apprendre à écrire son nom. « J’ai toujours admiré le moment de l’année scolaire où, en grande section, les enfants réussissent enfin à écrire des phrases, leur nom. Ça m’a toujours émerveillée. »
Zaza l’autruche
Au cours du goûter qu’elle a organisé pour ses 70 chérubins, Brigitte Mèche s’est d’abord adressée à ceux qui – comme elle – vont bientôt quitter l’école maternelle de la Campagne. Elle a souhaité aux futurs petits primaires de « continuer à bien travailler et, surtout, de bien écouter les maîtresses. » La « presque » retraitée semble avait été entendue, puisqu’un « oui » unanime a crevé le silence. Aux plus jeunes, Brigitte a promis de venir de temps en temps leur rendre une petite visite.
La fête était animée par les mascottes de l’association revinoise Anim’Disco. Lili, Filou, Mickey et l’autruche Zaza ont transformé la cour en mini parc d’attractions. Les enfants ont dansé sur les tubes qui ont la cote dans les écoles : « Et tchic et tchac » et « Sauter à la corde » avant d’entamer une farandole avec les mascottes.
Ces dernières leur ont offert un ballon que chacun tenait fièrement d’une main, tandis que l’autre servait à déguster un morceau de galette au sucre ou de brioche. Ensuite, Brigitte a fait péter les bouchons des bouteilles d’une boisson pétillante non alcoolisée, qui a donné aux petits convives l’illusion de sabler le champagne. Mme Mèche avait aussi prévu de leur offrir un paquet de bonbons, dont la distribution fut l’occasion de se faire la bise.
A ce moment-là de l’après-midi, les festivités n’avaient été que rires. Mais lors de la remise des cadeaux, les larmes ont embué bien des regards. Chaque enfant a défilé avec une rose qu’il a remise à l’héroïne du jour. Puis ce fut aux enseignantes, aux ATSEM et aux parents de couvrir Brigitte de compositions florales, de gerbes et de petits souvenirs.
Une retraite active
Pour la future retraitée, quitter l’école ne signifie pas se tourner les pouces. Son mari Michel étant entrepreneur en maçonnerie, elle l’aidait déjà en réalisant des devis. « Ça va être un soulagement pour moi, parce que ce n’est pas évident de gérer son travail à l’école, celui de la maison et celui du mari. C’est très fatigant », admet-elle.
Mère de deux enfants (23 et 24 ans), Brigitte Mèche ne connaît pas encore la joie d’être grand-mère. « Ils ont encore le temps », murmure-t-elle avec tendresse. Mais n’en doutons pas. Ce métier-là, elle l’exercera à temps plein le moment venu.