Pierre N’Gahane était visiblement heureux de concrétiser la participation de l’Etat au projet de rénovation urbaine du quartier d’Orzy, ce jeudi 18 octobre. Il a donné quelques pistes de travail aux partenaires présents lors de la signature du protocole.

Pierre N’Gahane a plaidé en faveur d’un projet construit avec et pour les habitants. (Photo @rdenne mag)
Pour le préfet des Ardennes, le projet de rénovation d’Orzy marque le renouveau de ce quartier et vise avant tout à favoriser des atouts qu’il estime déjà présents. « Le site d’Orzy est remarquable, j’ai pu le constater moi-même (notamment lors de la visite de Maurice Leroy, Ministre de la Ville, le 6 février 2012, ndlr). S’il est un peu éloigné du centre-ville, il joue dans la commune un rôle assez particulier. Je pense qu’avec votre bibliothèque, le centre social, la halte-garderie, c’est autant d’équipements qui rayonnent largement sur ce périmètre. »
Certains de ces équipements bénéficieront d’ailleurs du programme Anru. C’est le cas du centre social, du gymnase George Sand et de la halle polyvalente, qui seront rénovés par la Ville. L’actuelle réhabilitation du lycée Jean Moulin « sur lequel le Conseil régional investit lourdement » contribuera également, selon le préfet, à faire rayonner l’ensemble du quartier.
Un tissu urbain aéré
La rénovation d’Orzy verra la réduction de l’emprise du bâti. Le nombre de logements reconstruit sera largement inférieur à celui des démolitions (lire par ailleurs). Les partenaires ont dû tenir compte de la réalité sociale. « Nous perdons des habitants, constate le préfet. Nous avons des difficultés sur le bassin d’emploi, c’est très clair. Nous sommes dans une phase creuse. »
Le représentant de l’Etat y voit l’occasion de faire des constructions plus aérées, plus belles, mais aussi d’apporter de la qualité et un cadre de vie amélioré dans le quartier.
La qualité du bâti, la cohérence architecturale, ou encore le respect de l’environnement devraient permettre à Orzy de retrouver une réelle attractivité. L’étape suivante, selon Pierre N’Gahane, devrait voir la Ville de valoriser le foncier libéré.
« Ce projet va bouleverser le quotidien du quartier, a souligné le préfet. Toutefois, il est nécessaire d’améliorer les conditions de vie par un accompagnement social. Cela permettra d’en garantir la réussite. » A ce propos, la Ville prépare une réunion d’information et de concertation avec la population. « C’est un atout », a estimé le représentant de l’Etat.
L’humain avant toute chose
Pierre N’Gahane a voulu aussi faire profiter les élus et bailleurs sociaux présents de son expérience en tant que préfet délégué à l’égalité des chances. « Le plus important dans les quartiers, a-t-il martelé, ce sont les personnes. Si vous les oubliez, vous risquez de retrouver d’ici dix ans la situation que vous avez connue. »
Un projet de rénovation urbaine doit – selon lui – être pensé en fonction des besoins et des désirs exprimés par les habitants, afin qu’ils se retrouvent dans un environnement plus favorable que celui qu’ils ont connu auparavant.
« L’avenir se joue maintenant », a prévenu Pierre N’Gahane, invitant l’assistance à ne pas oublier que l’enjeu de la rénovation était d’abord social. « Il ne faudrait pas se tromper de combat, a-t-il averti. Les personnes qui habitent dans des logements sociaux attendent des propositions concrètes pour améliorer leur cadre de vie. »
L’enjeu est également économique, à travers l’embauche d’artisans locaux ou la mise en place d’une clause sociale. Il est encore environnemental, par les normes que les constructeurs devront respecter (économies d’énergie…). Et chaque habitant devra trouver son compte dans l’ensemble de ce cahier des charges.
« Le pari que nous devons prendre ici, a conclu le préfet dans une invitation, c’est que ce quartier d’Orzy relève le défi sous ses différents aspects, et que, à la fin, on se dise : « Tout ce long cheminement, on ne l’a pas fait pour rien. ». »