Le compte-rendu de la réunion entre les représentants du groupe Electrolux, l’intersyndicale (CFDT, CGT, CFE-CGT), les élus et les représentants de l’Etat n’a pas convaincu les salariés. Lors de sa prise de parole, Lysian Fagis, porte-parole, a été chahuté.
En quittant le ministère, ce lundi 11 mars 2013, vers 17h15, Lysian Fagis avait brièvement levé le bras en signe de victoire. Le porte-parole s’est déclaré « surpris » par la teneur des débats, alors qu’il s’attendait au pire, comme les autres membres de l’intersyndicale.
Après un début de réunion « ultra difficile », la situation avait évolué, les partenaires allant jusqu’à opérer un revirement peu avant sa clôture. « La sortie a été beaucoup plus simple pour nous, parce qu’on a une solution qui commence à se dessiner. »
Un avenir à Revin ?
La place du Bataillon du Pacifique n’est pas d’humeur pacifique. Elle est même très en colère. Pas facile de se faire entendre d’un public remonté, qui siffle, hue et corne par dépit, lance des pétards, rendant inaudibles les propos des orateurs, comme ce sera le cas par la suite pour Jean-Paul Bachy, président de la Région, et Christophe Léonard, député de la 2ème circonscription.
Sans crier victoire, puisque ces solutions n’en sont qu’à l’état d’esquisses, le porte-parole de l’intersyndicale insiste néanmoins sur leur importance. « On a un avenir à Revin, c’est certain. Un avenir avec Electrolux. » Dans le public, des salariées font la moue : « Ah ouais ? », s’interroge l’une d’elles, dubitative.
« Electrolux, et ce n’est pas la moindre des choses, s’est engagé à ne pas quitter Revin tant qu’on ne trouvera pas d’autres solutions », martèle le syndicaliste CFDT. Loin de convaincre, ses propos déclenchent de vives réactions. Lysian Fagis reprend difficilement le contrôle de la situation. « Cela veut dire qu’Electrolux ira plus loin que 2016 s’il n’existe aucune solution de reprise », précise-t-il .Une perspective conspuée.
Histoire d’enfoncer le clou, le porte-parole de l’intersyndicale réaffirme la promesse du groupe : «Electrolux s’est engagé à trouver une solution quoi qu’il arrive. » Or ce « quoi qu’il arrive » angoisse assurément les salariés. « Dans cette solution, reprend M. Fagis, ils se sont engagés, quoi qu’il arrive, à faire la hotte aspirante à Revin. On aura du chauffe-eau à Revin. Il s’agit de nouveaux produits, pas de n’importe quoi. »
Un engagement par écrit
Le groupe devrait mettre noir sur blanc ses propositions dans un délai de deux mois. Loin de produire un effet apaisant, cette annonce déchaîne la colère de certains, qui contestent sa réalité. Il faut dire que la production d’une hotte haut de gamme n’occuperait qu’une cinquantaine de salariés. Quant à à celle d’un chauffe-eau, elle ne peut être envisagée à court terme, puisque le projet doit d’abord passer par un bureau d’études.
Dans ce contexte, le syndicaliste a beau dire que les avancées obtenues lui semblent favorables, surtout lorsqu’elles seront actées sur le papier, rien n’y fait. Maintien provisoire de la production de la Top, arrivée de nouveaux produits, la base n’y croit guère et le fait savoir bruyamment.
C’est à croire que l’optimisme du porte-parole agace : Plus personne ne l’écoute. Comme un ultime argument, Lysian Fagis se décide à rafraîchir les mémoires : « Je vous rappelle simplement qu’au début, c’était terminé, il n’y avait plus rien. » Le problème, c’est que pour certains salariés, l’affaire est entendue. Alors, le credo intersyndical en faveur du maintien de l’emploi avec Electrolux n’a que peu d’écho.
Dans les semaines à venir, il sera bien difficile de maintenir l’unité entre tous les salariés. Le groupe suédois pourrait en profiter.