Lors du Samedi Saint, les catholiques ont célébré la résurrection de Jésus-Christ au cours d’une veillée qui a rassemblé une nombreuses assistance.

Les cierges ont éclairé l’église jusqu’à ce que retentisse le Gloria, chant de louange à la Sainte Trinité. (Photo @rdenne-mag)
Samedi soir, à 21 heures, les catholiques des paroisses de Notre-Dame du Passage et de la Vallée de l’Ardoise se sont retrouvés à l’église Notre-Dame pour participer à la dernière des cérémonies du triduum pascal : la Vigile Pascale. L’office était concélébré par l’abbé Eric Pedroni et l’abbé Paul Monceau.
De nombreux fidèles s’étaient déplacés pour participer à cette veillée nocturne au cours de laquelle les catholiques célèbrent la résurrection de Jésus-Christ. « C’est une cérémonie très suggestive, qui débute dehors par la bénédiction du feu nouveau et la préparation du cierge pascal, expose l’abbé Pedroni. Le cierge pascal servira pour tous les baptêmes, les obsèques. Il brûlera durant tous les offices du temps de Pâques. »
De l’ombre à la lumière
Nombreux sont les symboles pour passer des ténèbres à la lumière, ou de la mort à la vie. La veillée a commencé sur le parvis de l’église, où un feu a été béni par le prêtre. Pas de cloche pour annoncer la proche résurrection de Jésus, car elles sont silencieuses depuis le Jeudi Saint, qui commémore la Cène, le dernier repas du Christ au milieu de ses apôtres.
Lorsque le cierge pascal a été allumé, les fidèles ont regagné l’église en cortège, à la seule lumière de leurs petits cierges. En effet, lors de la première partie de la veillée, l’électricité est bannie. L’église est seulement éclairée par les cierges que les participants ont allumés au cierge pascal. Encore un peu, on se croirait revenus au temps des catacombes.
Ce début de cérémonie ne manque pas de mystère. L’obscurité ambiante rapproche les fidèles de toutes générations. « L’annonce de la Pâque et les lectures se passent à la lumière des cierges », poursuit l’abbé. Les textes religieux se succèdent – dont un extrait de la Genèse -, entrecoupés de chants liturgiques.
Les visages tremblotent derrière les flammèches. Ils ne sont pas sans évoquer un tableau vivant qu’aurait pu peindre Georges de La Tour, le maître du clair-obscur. L’assemblée se trouve alors à mille lieues du quotidien brutal et désespérant qui fait parfois de la vie un enfer, quand on est chômeur, malade ou seul.
Des scouts artificiers
Poussiéreuses, les cérémonies catholiques ? Eh non, elles décoiffent même. A l’occasion de cette Vigile Pascale , l’abbé Pedroni avait promis une surprise. Il a tenu parole. Pour symboliser le grand mystère de la Résurrection, une pétarade musclée a fait sursauter l’église et ses occupants.
Un groupe de Scouts Unitaires de France avait préparé l’opération devant l’entrée de l’église. Effet garanti. Profitant du long week-end, les jeunes Rémois sont arrivés dans l’après-midi pour participer à la veillée et…. camper sur le Malgré Tout, malgré les températures négatives.
Le Gloria ayant succédé aux pétards, l’église a retrouvé son habit de lumière grâce à l’éclairage électrique. Les cloches ont sonné à toute volée la Résurrection du Christ, et la messe proprement dite a commencé. C’est l’occasion d’entendre à nouveau l’Alleluia, chant de louange. Le prêtre impose l’encens. Cette antique tradition vise à honorer Dieu et tout ce qui s’y rapporte. La fumée symbolise aussi la montée de la prière vers Dieu.
Deux baptêmes
Lors de la Vigile Pascale, les catholiques renouvellent les promesses de leur baptême. C’est pourquoi des baptêmes d’enfants ou d’adultes y sont célébrés. Hier, Coralie et Morgane, deux très jeunes catéchumènes, ont été baptisées. Elles ont choisi de recevoir ce sacrement après y avoir été préparées.
Au pied de l’autel, les fillettes étaient entourées par leurs parrains et marraines. Elles ont été rejointes par les premiers communiants et les enfants de la profession de foi, autres acteurs privilégiés de cette Vigile Pascale. L’émotion était palpable. Il faut dire que la démarche engagée par Coralie et Morgane n’est pas banale.
A la fin du cérémonial, l’abbé Pedroni a versé sur leur tête l’eau du baptême. Puis, avec l’huile sainte, il a tracé le signe de la croix sur leur front. Une tradition qui remonte aux origines de l’Eglise. Les nouvelles baptisées ont ensuite été revêtues d’une aube blanche qui symbolise leur entrée dans la communauté chrétienne. Elles ont également reçu un cierge, témoignage de leur foi. Alleluia !