Alors que les lycéens passent le baccalauréat, le maintien de la filière L au lycée Vauban semble de plus en plus incertain. Christophe Léonard s’en émeut vivement dans un communiqué de presse.
Depuis octobre 2012, le député PS de la deuxième circonscription conduit une démarche pluraliste pour l’avenir éducatif du territoire. Au côté des enseignants, des élèves et de leurs parents, avec le soutien des élus de la Pointe, il se bat pour faire entendre la voix de la raison à travers un projet qui « revendique la préservation, côte à côte, des lycées de Revin et de Givet dans une volonté de complémentarité, de non concurrence, d’attractivité et d’excellence.»
En ce qui concerne le lycée Vauban, il est d’abord question du maintien intégral de la filière L (1ère/terminale) avec l’ouverture d’une option cinéma et audiovisuel. L’objectif des différents partenaires est aussi de « préparer l’émergence d’un pôle langue anglais et néerlandais, d’un BTS responsable de l’hébergement à référentiel commun européen et d’une filière ST2S 1ère / terminale.»
Des formations qui seraient en phase avec les exigences de la mondialisation : « La réception cette semaine d’une délégation d’investisseurs chinois en partenariat avec la Banque de Chine à Paris et les visites d’entreprises réalisées sur la circonscription à cette occasion témoignent de l’urgence à construire sur notre territoire une nouvelle offre de formation qualitative et cohérente répondant aux besoins de l’économie de notre département et à l’impérieuse nécessité de permettre à nos jeunes une insertion économique efficace.»
Or, selon le député, l’administration traîne des pieds depuis neuf mois. Pour exemple, il rappelle que la troisième réunion partenariale pilotée par le Rectorat et la Région Champagne-Ardenne devant se tenir initialement courant avril, à Givet, n’a toujours pas eu lieu. Elle buterait sur des difficultés d’agenda.
Christophe Léonard ne s’y laisse pas prendre : « Le mépris institutionnel aurait-il été érigé en méthode de concertation ? En effet, après l’annonce d’une décision pour le mois de mars, concernant la filière L du lycée Vauban, puis pour le mois d’avril, puis pour le mois de juin et enfin au 15 juillet, le Rectorat, profitant des langueurs estivales, pense pouvoir passer en force.»
Illisibilité
Bien que l’administration rectorale l’ait assuré formellement « de ne s’interroger sur le maintien intégral de la 1ère L du lycée Vauban que si l’effectif était inférieur à 13 élèves à la rentrée 2013, le Rectorat joue la carte d’une improbable modernité par sa volonté unilatérale de mutualiser 8 heures de cours hebdomadaires entre Revin et Givet à quinze jours de la fin de l’année scolaire.»
Une position que l’élu juge « totalement illisible et incompréhensible, d’autant que 13 élèves sont inscrits aujourd’hui officiellement en 1ère L au lycée Vauban pour la rentrée de septembre 2013.»
Et comme si l’imbroglio administratif ne suffisait pas, l’actualité judiciaire complique la gestion des établissements scolaires de la Pointe : « Alors qu’une enquête judiciaire est ouverte pour détournement de fonds publics de l’ordre de 500 000 € dans le cadre de l’exécution des budgets des collèges de Givet, Vireux- Wallerand, Fumay, Rocroi et du lycée Vauban de Givet, et que ces établissements n’auront plus d’argent en caisse au 15 juillet prochain, et donc seront dans l’incapacité de préparer la rentrée de septembre, comment expliquer cette volonté de rationaliser le service public de l’éducation dans le nord des Ardennes ? », questionne le parlementaire.
« L’urgence est manifestement ailleurs », constate-t-il, avant de réclamer le respect des engagements pris et la reprise de la concertation. Et de conclure sur une note acerbe : « Le Président de la République a fait de l’éducation la priorité de son action. Personne ne peut comprendre que le Ministère de l’Education nationale n’en soit pas le premier zélateur.»