Deux opposants de gauche à l’actuelle équipe municipale ont uni leurs forces pour présenter leur propre liste.
On a beau être le 14 février, l’humeur n’est pas à la tendresse entre Claude Gicquel (Front de Gauche), Karim Mehrez (ex-PS) et le candidat Alain Roy. Les deux premiers présentent une liste commune, sans étiquette, mais ancrée tout de même à gauche. Cette « union de convenance » risque d’animer la campagne électorale.
Un déçu du PS
Pour la première fois, Revin va devoir compter avec une liste d’opposition de… gauche aux municipales. « Il est temps », clame Karim Mehrez, 32 ans, qui occupera la pole position de cette liste dont le nom ne nous a pas encore été communiqué.
Depuis 2011, ce Revinois issu de l’immigration tient un bar dans le quartier de la Bouverie. Un commerce qu’il a pu créer grâce aux soutiens de sa famille.
Quand on lui demande d’évoquer son passé de militant socialiste, Karim Mehrez le fait avec amertume. Le jeune homme a quitté la section locale du PS après les élections municipales de 2008. Il se sent toujours à gauche, « mais pas dans la représentation de la gauche locale », qu’il accuse notamment « d’être déconnectée de la réalité ».
Après avoir participé en 2012 à la campagne des législatives pour le compte du député sortant Philippe Vuilque, lui-même désavoué par sa section et finalement exclu du PS, Karim Mehrez n’en a pas fini de régler ses comptes avec les socialistes locaux.
« Le problème des socialistes revinois, blâme-t-il, c’est qu’ils se considèrent comme une élite. Ils sont capables de tout, et nous, on est moins que rien….» Avant d’évoquer une « querelle d’intérêts » qui polluerait l’ambiance et le travail.
Accusant l’équipe municipale en place de trop peu se mélanger à la population, il n’hésite pas à se lancer dans la polémique en lui reprochant une politique de cache-misère, où « l’on pense tenir un quartier avec 3 ou 4 CAE pour avoir le soutien électoral des familles ».
Bien que le secret soit encore gardé sur la composition de sa liste, Karim Mehrez nous apprend toutefois qu’elle « comprend 30 % de chômeurs, qui galèrent », ce qui selon lui est le reflet de la réalité socio-économique de la ville. « On ne veut plus de personnes issues des milieux de l’Éducation Nationale ou de la fonction territoriale, des gens qui sont peinards dans leur bureau », fustige-t-il. Une critique qui vise directement la liste « Agir pour Revin » du maire sortant.
Front de Gauche malgré tout
Opposant à l’équipe municipale en place, Claude Gicquel, 68 ans, est un artisan aujourd’hui à la retraite. Handicapé par une très importante surdité, il n’en est pas moins un citoyen actif. Après avoir fait partie du mouvement Attac, il a décidé de se lancer dans l’aventure électorale.
Ce militant du Front de Gauche avait d’abord voulu rassembler sa propre équipe sous le même label. Un projet qui n’aurait pas eu l’heur de plaire à la section communiste locale – la liste d’union conduite par Alain Roy comprend 6 candidats communistes – et qui lui aurait même valu des pressions de la part de Michèle Leflon, vice-présidente PCF du Conseil Régional.
Ayant du mal à boucler sa liste, tout comme Karim Mehrez, M. Gicquel s’est rapproché du jeune commerçant pour faire « front commun », à défaut de pouvoir porter les couleurs du mouvement présidé par Jean-Luc Mélenchon.
Par réalisme, les deux hommes ont décidé de faire alliance pour se présenter devant les électeurs et livrer une bataille sans concession à leur adversaire, Alain Roy.
Pour Claude Gicquel, le mixage des deux listes est un atout car il a permis de multiplier les compétences et les identités. « La diversité peut donner un plus à notre liste », estime-t-il cet homme qui se dit heurté par le racisme.
Contrairement à Karim Mehrez, M. Gicquel n’en est pas à sa première expérience électorale. En 2008, il se trouvait sur la liste « Agir à Revin », conduite par Patrick Martin. Une liste sans étiquette, mais comprenant plusieurs élus UMP. « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », commente-t-il sobrement.
Peu porté sur la langue de bois, l’homme considère que les élus revinois « ne sont pas des démocrates ». Ces derniers apprécieront sans doute.
Il se veut confiant quant au score obtenu : « On espère une bonne participation de l’électorat ». Et d’annoncer son objectif principal : « Ce que je veux, c’est marquer les esprits, l’opinion. Il y a une chape de plomb sur l’information à Revin », assène le candidat à l’endroit de l’actuelle municipalité, lui qui ne manque pas une séance du conseil municipal.
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Heu, non, Bouchareb, nous sommes loin d’être tous derrière ce mec….
On est tous derrière toi
Excellent … J’aime bien ça !!! Enfin voici une vrai liste de gauche 😉