Tractage et réunions publiques sont au menu des candidats à l’élection municipale. Pour l’équipe d’Alain Roy, il s’agit d’expliquer un programme qui se veut le prolongement du bilan réalisé par l’équipe municipale sortante. @rdenne-mag a rencontré Ingrid Lempereur, conseillère municipale communiste.

Ingrid Lempereur, dont on dit qu’elle accéderait à un poste d’adjoint en cas de victoire de la liste sortante, assume le bilan de son équipe et en défend le projet avec conviction, répondant aux critiques de ses adversaires
@rdenne-mag : En tant qu’élue communiste, quelle est votre position par rapport au programme de la liste Un Avenir pour Revin ? Quels en sont les axes prioritaires ?
Ingrid Lempereur : Premièrement, le développement économique. Nous allons essayer d’exploiter à fond l’héritage malheureux que nous avons de chez Porcher, c’est-à-dire retrouver des entreprises. Nous avons de nombreux contacts. Je pense que c’est quelque chose qui pourrait amener de l’économie locale. Deuxièmement, la sécurité. Quand je dis « sécurité », il s’agit de celle des personnes. Rien à voir avec les idées que véhicule le Front National. Je pense à la sécurité des personnes dans le sens de se sentir bien dans la ville, de se sentir accompagné, écouté.
@-m : Est-il vrai qu’on rencontre de plus en plus d’incivilités à Revin ?
I. L. : Je trouve que notre ville est calme. Effectivement, des incivilités existent. Je ne minimise pas le phénomène, mais il ne faut pas non plus faire croire aux gens que Revin n’est pas vivable. Je me promène le soir dans la ville en toute sécurité. Je n’ai pas peur. Je ne vis pas dans la crainte à Revin.
@-m : Que pensez-vous des critiques faites à l’équipe municipale sortante?
I. L. : C’est toujours plus facile de critiquer une équipe sortante quand on n’a pas encore eu de mandat. J’espère que la campagne va rester courtoise et politique*, qu’elle va s’axer sur les programmes, et pas sur les attaques personnelles, comme on le connaît un peu. Pour moi, la politique, ce n’est pas une guerre. Loin de là. C’est essentiel à la vie locale.
@-m : On reproche également à votre équipe un déficit de communication. Vrai ou faux ?
I. L. : Ça va être un axe prioritaire dans notre nouveau programme. Nous pensons que oui, nous n’avons peut-être pas assez communiqué. Là, nous allons nous engager à communiquer, avoir un élu référent sur la com’. Nous allons vraiment y travailler. Après, nous avons eu un mandat difficile : deux fermetures d’entreprises, un changement de maire, des budgets très serrés.
@-m : Certains vous reprochent de ne pas avoir accompagné suffisamment les entreprises qui allaient fermer. Qu’en est-il ?
I. L. : Je ne suis pas d’accord. Nous avons fait dans la limite de ce que nous pouvions faire. Nous sommes des politiques. Nous ne sommes pas des entreprises, des syndicats, des salariés des entreprises en question. Tout ce que nous pouvons faire, c’est accompagner les salariés pour les aider, c’est se sentir intéressés.
@-m : De quelle manière ?
I. L. : Personnellement, j’ai assisté à toutes les manifestations qui ont eu lieu quand Porcher était en difficulté. J’étais présente, j’ai soutenu le mouvement. Je le suis pour Electrolux. Je les accompagne autant qu’on peut. Le maire est allé jusqu’au ministère avec eux. On ne peut pas dire que nous ne les accompagnons pas.
@-m. : Ne pouviez-vous faire plus ?
I. L. : Nous n’avons aucun pouvoir sur les entrepreneurs. Il faudrait une loi qui interdise les délocalisations boursières, les délocalisations abusives. La Loi Florange va peut-être aider un peu. Mais nous, politiques locaux, nous ne pouvons malheureusement rien faire. Nous accompagnons les salariés, nous les écoutons, nous les soutenons. Et Dieu sait que nous n’avons pas envie du tout qu’Electrolux ferme, que les salariés se retrouvent licenciés, parce que c’est l’économie de la ville qui va être touchée avec des départs de personnes de Revin, les écoles qui vont souffrir… Donc, nous les soutenons. Mais on n’a pas le pouvoir d’interdire une fermeture d’usine quand on est des élus locaux.
@-m : Selni vous semble-t-il capable de reprendre Ardam-Electrolux?*
I. L. : Si on suit très logiquement ce qu’on voit dans les documents qui peuvent circuler, on peut éprouver quelques craintes. J’espère sincèrement que le patron de Selni sera honnête et qu’il ne vendra pas du rêve aux salariés d’Electrolux, qui ont déjà assez souffert.
@-m : Avez-vous déjà un retour de campagne ?
I. L. : J’ai un bon ressenti. Nous rencontrons un accueil agréable lors des distributions de tracts. Les gens reconnaissent que notre programme est correct. Il ne vend pas du rêve et, en même temps, est adapté à la réalité de Revin. Il y a quand même un point important, c’est que sur le mandat précédent, on n’a augmenté qu’une seule fois les impôts. Et là, on s’engage à ne pas les augmenter du tout. Je pense que c’est ce qui va intéresser principalement les habitants de Revin.
@-m : Abordons un peu le domaine de la culture. Selon vous, l’Espace Jean Vilar est-il suffisamment occupé ?
I. L. : Cette salle est utilisée énormément. On la remplit. Je n’ai pas les chiffres en tête, mais c’est un outil très bien utilisé. Je crois que nous avons atteint un maximum d‘abonnés. Après, c’est une salle de spectacles. On ne peut pas tout y mettre. Elle est aussi utilisée par et pour les scolaires.
@-m : Certains aimeraient qu’on y organise des expositions, de préférence au Parc Rocheteau, où « personne ne vient » ?
I. L. : Il faut essayer d’utiliser tous les sites. Il y a des expositions à Jean Vilar. On a déjà eu une expo sur le train, il me semble, des expositions de Lire Malgré Tout. Après, il est bien aussi d’utiliser le Parc Rocheteau, qui est un très beau site. Les gens n’y vont pas, c’est dommage. Il faut aussi mettre en valeur ce domaine, qui est beau, agréable. Je n’aime pas trop qu’on déshabille Paul pour habiller Jacques. Je trouve que c’est bien qu’il y ait un peu de tout dans l’ensemble de Revin. La culture doit être partout. C’est comme dire qu’il n’y aura plus de bibliothèque à Revin. Non…Il y a une bibliothèque à Orzy, qui fait partie de Revin.
@-m : Justement, ne peut-on pas envisager de créer une annexe de la bibliothèque municipale en centre-ville ?
I. L. : Ce n’est pas prévu. Après, pourquoi pas. Mais en tout cas, il y en a une à Orzy. Il faut aussi la développer. Elle fonctionne très bien. Elle est très jolie, très bien utilisée. Les livres de la bibliothèque Ardam vont y être acheminés. Pour l’instant, on en est là.
@-m : Votre liste est celle qui comporte le plus de représentants des milieux associatif et syndical. Est-ce un atout ?
I. L. : C’est très intéressant, je trouve. L’engagement associatif et syndical représente une valeur pour la ville. C’est important qu’on ait des délégués syndicaux, parce qu’ils connaissent bien le vécu des entreprises. C’est important aussi qu’on ait des représentants du monde associatif. Notre liste est très diversifiée, que soit au point de vue social ou politique. Nous avons deux partis politiques engagés, qui se sont déclarés en tant que tels (PS et PCF, ndlr), et une colistière écologiste. En plus, nous avons des candidats issus de tous les quartiers de Revin. Les différentes tranches d’âge sont bien représentées. Nous avons des actifs, des jeunes, des retraités. Nous avons des personnes venant du monde associatif, du monde culturel, sportif. Je crois que pour notre liste, nous avons vraiment tenu compte de la diversité revinoise.
@-m : Pourtant, Karim Mehrez, l’un de vos adversaires, vise votre liste quand il dit qu’il ne veut plus voir de profs et de fonctionnaires gérer la ville. Quel est votre commentaire ?
I. L. : C’est très bien. Après, il faut assumer ce qu’on dit. Je ne vois pas ce qui est gênant d’être prof ou fonctionnaire. Je suis fonctionnaire et je fais campagne sur mes congés. Ce n’est pas la Fonction publique qui paie ma campagne. Notre liste comprend des salariés, des artisans. Il ne faut pas dire qu’elle n’est composée que de fonctionnaires et de profs. Ce n’est pas vrai. Après, s’il veut se battre là-dessus, c’est qu’il n’a pas grand-chose d‘autre à nous reprocher.
* Premiers dérapages de la campagne : Des graffiti injurieux ont été apposés sur une affiche électorale de la liste du maire sortant, près du parc Rocheteau. Alain Roy, notamment, y est traité de « dictateur ».
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Pour retrouver la liste Un Avenir pour Revin :
http://unavenirpourrevin.over-blog.com/
Prochaines réunions publiques :
- Mardi 18 mars à 18h30, Bar de la Salle des Sports – Place Jean Jaurès
- Mercredi 19 mars à 18h30, Salle familiale à Orzy
- Jeudi 20 mars à 18h30, Salle 6 de l’Ancienne Mairie