Mener une campagne électorale tient parfois de la guerre de tranchées. Loin d’être déstabilisé par les attaques personnelles, Alain Roy, maire sortant, présente sa liste Un Avenir pour Revin aux suffrages des électeurs. Un nouveau mandat lui permettrait de poursuivre les réalisations initiées par l’actuelle équipe municipale.

Malgré les attaques personnelles, Alain Roy affiche la sérénité d’un maire sortant plutôt satisfait de son bilan et porteur d’un projet réaliste pour la ville. (Photo @rdenne-mag)
@rdenne-mag : Au cours de cette campagne, vous avez été victime d’attaques personnelles. Un graffiti vous qualifiait même de « dictateur » sur une affiche électorale. Que vous inspirent ces pratiques ?
Alain Roy : Je n’ai aucune réaction. Cela prouve l’imbécillité des personnes qui agissent de cette façon. Surtout sur des affiches officielles.
@-m : Vos adversaires vous taxent d’immobilisme. Qu’avez-vous à leur répondre ?
A. R . : Si être immobile, c’est faire en six ans un pont, une école, mettre en place le périscolaire, créer une crèche et un nouveau restaurant scolaire. Si ça signifie mettre en place l’Anru, les nouveaux rythmes scolaires. Si être immobile, c’est ça, alors, effectivement, je veux bien être considéré comme un immobiliste. Que mes détracteurs recherchent la définition de ce mot… Ce mandat est l’un de ceux où il y a eu le plus de réalisations, de transformations. Je pense à la mise à disposition d’une maison pour l’association de réinsertion Leda, au développement du festival Contrebande, à la fusion des deux clubs de foot locaux, etc. Si c’est ça, être immobiliste, OK. Aucun problème.
@-m : Certaines personnes vous reprochent d’être inaccessible. Ont-elles raison ?
A.R. : Je reçois toutes personnes en mairie. Tous les vendredis, je tiens une permanence. Je réponds aux habitants qui m’interpellent dans la rue quand je vais chercher mon pain. Mon bureau est ouvert est ouvert à tout le monde si je suis disponible.
@-m : Daniel Durbecq vous reproche, ainsi qu’à vos prédécesseurs socialistes, d’être responsable du déclin de Revin. Qu’en est-il ?
A. R. : Depuis 1970, l’économie, les usines ont rencontré d’énormes difficultés. Les fonderies ont fermé. En 2012, Porcher a fermé à son tour, sous un gouvernement de droite, faut-il le rappeler. Je ne pense pas que le gouvernement d’alors ait fait quelque chose ou alors je ne l’ai pas vu. Actuellement, il y a des problèmes sur Electrolux, mais avec des différences par rapport à Porcher. C’est que les salariés ont décidé de se battre et veulent qu’Electrolux soit remplacé. Les élus mènent le combat à leurs côtés.
@-m : Que pensez-vous de l’option Selni ?
A. R. : Je ne porterai pas de jugement, ne connaissant pas le dossier. Je préfère revenir sur une difficulté rencontrée par mon prédécesseur. Du temps où Porcher et Martin existaient, c’est vrai qu’on était sollicités parfois par de petites entreprises, mais on ne disposait d’aucun terrain. Or, pour la première fois, la commune dispose de réserve foncière avec la friche Ideal Standard. Alors là, ça change tout. On la fait visiter. Pas mal de personnes sont intéressées, des PME qui voient des possibilités d’installation. Mais rien n’est conclu actuellement.
@-m : Ne craignez-vous pas un vote de proximité au détriment des programmes ?
A. R. : Comme à chaque fois dans les élections municipales. Il y a le projet et le fait de connaître telle ou telle personne sur une liste.
@-m : Votre liste comporte des représentants issus de tous les quartiers. Les associations sont largement représentées. Quel est votre commentaire ?
A. R. : Cette diversité n’est pas le cas des autres listes, bien que nos adversaires affirment le contraire. Les associations n’y sont pas représentées. La diversité des quartiers non plus. Pensez que le médecin urgentiste présent sur la liste de Daniel Durbecq exerce à Epernay. Pour suivre les activités de la ville, une personne habitant Epernay n’est peut-être pas la mieux placée.
@-m : La présence sur votre liste de deux délégués syndicaux d’Ardam est-elle un symbole fort ?
A. R. : C’est sûr. Electrolux est quelque chose qui nous tient particulièrement à cœur. Attention, il y a deux délégués syndicaux, mais d’autres salariés d’Ardam sont également présents sur notre liste. Miguel Vassaux et Jacques Faïeff ont suivi tous les dossiers depuis le début, mais nous avons accueilli d’autres représentants du monde ouvrier.
@-m : Que représente pour vous le monde associatif ?
A. R. : Pour toutes les municipalités précédentes et la mienne, c’est quelques chose auquel on fait très attention. On tient à conserver ce lien avec le monde associatif. Notre liste accueille des personnes de l’Arel, du Karaté-Budo, du football… Ce sont des personnes appartenant à des clubs de Revin. Je suis allé chercher des personnes impliquées dans la vie revinoise.
@-m : Etes-vous satisfait de votre gestion communale ?
A. R. : On peut toujours mieux faire. Je pense qu’on n’a pas commis de graves erreurs au cours de ce mandat. On a fait du mieux possible. Tout ce qui avait été promis a été réalisé. On a été tout sauf immobiles pour en revenir à l’une de vos questions. Satisfait n’est pas le mot… On estime avoir été au service des Revinois. Un travail important a également été réalisé par Dominique Ruelle au niveau du CCAS. C’est quelque chose qui ne se voit pas, mais c’est un travail en profondeur, de plus en plus important avec les difficultés économiques que les personnes rencontrent sur Revin.
@-m : Il est dit que les commerçants « pleurent » à Revin. Vous sentez-vous responsable ?
A. R. : Une de nos fiertés a été de relancer l’association des commerçants, de ne pas les abandonner. L’UCAR était morte. Nathalie Royaux, qui était l’adjointe responsable, a tout fait pour que demeure une association commerciale. Pour ce qui est des difficultés du commerce local, on ne peut pas nier qu’il y a une diminution de la population. S’il n’y avait que Revin, je me poserais des questions, mais c’est pareil dans le département et la région. Ça dépasse Revin.
@-m : Qu’en est-ligne Charleville-Givet ?
A. R. : Suite à la dernière réunion qui a eu lieu sur Revin, il a été dit qu’elle ne fermerait pas. Quant à la réalisation des travaux, aucune date n’a été avancée. Nous suivons ce dossier de près, comme on suit de très près le pont de St Nicolas avec la sortie sur la future A 304.
@-m : Justement, ne pourrait-on pas envisager des aménagements routiers pour désenclaver Revin via Rocroi ?
A.R. : Chaque chose en son temps. C’est sûr que lorsque l’A 304 arrivera, on sera à 8-9 kilomètres de l’embranchement. C’est pour ça aussi qu’on voulait être rattachés au niveau de l’intercommunalité entre le Nord des Ardennes et Rocroi. Pour cette liaison avec l’A 304. Il n’y a aucun problème pour nous. C’est l’endroit où se développent les industries, à proximité des échangeurs. Donc, lorsque ce sera fait, on ira taper sur l’épaule du Département pour essayer d’aménager la D1. On ne demandera pas une quatre voies, mais à ce qu’il y ait quelque chose comme pour la côte des Mazures.
@-m : Comment le maire travaille-t-il avec son équipe ?
A. R. : Toutes les semaines, le lundi, il y a réunion de municipalité entre le maire, les adjoints et le Directeur Général des Services. On voit d’abord les affaires courantes. Ensuite, les choses importantes sont réparties entre les adjoints selon leurs compétences. Huit jours plus tard ou davantage, un rapport est rédigé. L’adjoint en charge rend compte en municipalité du travail accompli et des propositions faites. Ensuite, ces propositions sont amenées devant le conseil municipal, qui les gère. On se rencontre systématiquement toutes les semaines pour faire le point sur les dossiers.
@-m : Quelle analyse faites-vous de la campagne à une semaine du premier tour ?
A.R. : On peut commencer à voir des différences entre notre programme et celui des autres. Le nôtre contient des propositions très précises, ce qui n’est pas le cas pour nos adversaires. Dans les leurs, il n’y a rien, que du vague. Nous, on s’est engagés sur des projets concrets : la réhabilitation totale du site Porcher, la réalisation de travaux, les associations, le vivre en commun, etc. On a fait des propositions chiffrées. Il s’agit d’un programme précis. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, je le conçois tout à fait. Mais on propose du concret, alors que les autres, c’est soit du n’importe quoi, soit du rien.
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