Dominique Ruelle, conseillère départementale (PS), accuse le coup à l’énoncé des résultats qui confirment la montée du Front national dans l’électorat local.

Dominique Ruelle (à gauche) participait au dépouillement qui, d’emblée, a confirmé la suprématie du Front National. (Photo @rdenne-mag)
« On s’en doutait depuis un moment », reconnaît l’élue, avant de suggérer que la déferlante FN a pu être amplifiée par les récents attentats de Paris. « La question qui va se poser, poursuit-elle, c’est de savoir s’il s’agit d’un mouvement de fond qui va continuer, ou s’il est aussi exacerbé parce que les circonstances l’ont amené… Je souhaite qu’il s’agisse d’une crise aiguë, mais nous ne devons pas oublier que le FN est une tendance qui existe. Il faut en tenir compte et essayer de travailler avec lui. Mais, à titre personnel, c’est dur. »
En ce qui concerne la liste Masseret, qui obtient 27,64 % des suffrages (contre 16,11 % sur l’ensemble de la région ACAL), l’élue revinoise admet que le Parti Socialiste ne s’en tire pas trop mal. « Jean-Pierre Masseret arrive en deuxième position sur Revin. Il tient bien ». Cette bonne performance témoignerait de la fidélité « d’un électorat qui continue à être dans la lignée de la gauche, et qui a toujours existé sur Revin ».
La conseillère départementale note toutefois que le PS a perdu une partie de son électorat : des citoyens « perdus, inquiets, révoltés, mécontents », que les politiques ne doivent pas négliger.
Un électorat mouvant
Quelles sont les raisons qui ont poussé des personnes traditionnellement de gauche à quitter le navire ? Une partie des Revinois ayant participé à l’élection de François Hollande, en 2012, ont manifestement viré de bord. Pour Dominique Ruelle, l’analyse n’est pas simple. Pour déterminer d’où viennent les votes FN, une analyse détaillée lui semble nécessaire : « Afin de savoir s’ils viennent du PS ou d’ailleurs ».
Pour exemple, les résultats du quartier Bouverie interpellent. Le PS « se traîne » habituellement dans ce fief de la droite classique. Hier, lors du premier tour, c’est Florian Philippot qui domine largement (207 voix), suivi par la liste socialiste (185 voix), Philippe Richert n’obtenant que 93 suffrages. Il semblerait que dans ce quartier précisément, un certain nombre des voix « Les Républicains » soient tombées dans l’escarcelle FN.
Déçue, mais toujours combative, Dominique Ruelle invite les personnes qui « n’appartiennent pas à des partis extrémistes » à se mobiliser pour dimanche, « afin qu’on n’ait pas une région qui bascule à l’extrême-droite ». Avant de conclure :« À titre personnel, ce serait dramatique. »