Christophe Léonard, député PS de la 2ème circonscription, vient de l’officialiser dans un communiqué : le ministre du Redressement productif participera à l’ultime réunion sur le projet niVer. L’emploi des salariés s’en trouvera-t-il préservé ? Réponse dans six jours.

Arnaud Montebourg n’aura plus à défendre la production de la Top à Revin, mais il peut encore peser sur la décision d’Electrolux de fermer son site ardennais.
Présents aux côtés de l’intersyndicale depuis l’annonce qui a sidéré le monde économique champardennais, le 22 octobre 2012, les élus et les services de l’Etat n’ont pas ménagé leur peine pour « peser » sur le groupe suédois.
Fortement impliqué dans le dossier, Christophe Léonard a interrogé la semaine dernière le ministre du redressement productif en marge des questions au gouvernement. Sa question portait sur la présence du ministre lors de la table ronde du 11 mars prochain, à Bercy. Une réunion au cours de laquelle sera officialisée la position du groupe vis-à-vis du projet niVer et de ses propositions industrielles.
Le député ardennais a reçu ce matin la confirmation espérée. Arnaud Montebourg présidera lundi prochain « les travaux sur l’avenir du site Electrolux de Revin ». Par sa présence, le ministre promoteur du « made in France» tient donc une promesse faite le 31 octobre 2012, alors qu’une délégation ardennaise était reçue une première fois à Bercy.
Cette rencontre scellera le sort de l’usine revinoise et de ses salariés. Pour la dernière fois, les deux parties se retrouveront autour d’une table. D’un côté, les conseillers du ministère, l’intersyndicale, les experts du cabinet d’expertise Syndex, les élus locaux, le député de la circonscription. De l’autre, Jonas Samuelson, Directeur d’Electrolux Europe.
Des arguments financiers erronés
Pour le député PS, « les travaux conduits en interne par Electrolux, l’intersyndicale et Syndex ont incontestablement démontré les opportunités industrielles, commerciales et financières pour le groupe suédois de pérenniser sa production de machines à laver à Revin et notamment d’y industrialiser de nouveaux produits.» Il n’en demeure pas moins que le board a rejeté les propositions du précédent groupe de travail ARdennEs.
Comme le pensent l’ensemble des salariés, « la justification financière avancée d’une possible délocalisation (…) en Pologne n’est pas démontrée. Dès lors, si tel était le cas, l’image de marque d’Electrolux en serait durablement ternie.»
La mise à mort de l’usine revinoise pourrait impacter négativement les comptes de résultats du groupe, selon le député, à l’instar de ce qui s’est passé à Nuremberg après la fermeture du site AEG, ce qui serait contraire aux intérêts du groupe (Lire notre article du 22 février 2012.)
Dans ce drame économique et social en puissance, l’implication de l’Etat n’a pas failli. A son plus haut niveau. Ch. Léonard espère que M. Samuelson en tiendra compte. il l’a d’ailleurs rencontré à Paris lors d’une réunion d’étape en janvier 2013.
Le député «veut faire confiance à ce stade au libre arbitre et au pragmatisme de Monsieur Jonas Samuelson pour qu’il ne prenne pas le 11 mars une position dogmatique et idéologique de fermer le site Revin, et donc de supprimer toute production industrielle en Europe de l’Ouest, contraire aux intérêts mêmes de son groupe.»
En attendant, les conclusions du projet niVer seront présentées et défendues demain à Bruxelles, devant les responsables européens du groupe. L’opération « Tous à Bercy, le 11 mars », devrait confirmer la détermination des Ardennais à lutter contre l’inacceptable.