Ensemble !, mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire, laisse ses électeurs libres de leur choix dans une logique du « moins pire ».

(Le mouvement Ensemble ! renvoie dos à dos le PS et la droite.)
A l’heure où Michèle Leflon, vice-présidente (Front de gauche) de la région Champagne-Ardenne fait savoir qu’elle votera Philippe Richert (Les Républicains) lors du second tour des élections régionales, d’autres partenaires de la liste ACAL « Nos vies d’abord », conduite par Patrick Peron (3,22 % au premier tour), s’expriment différemment. C’est le cas du mouvement Ensemble !, mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire, et l’une des trois composantes du Front de gauche.
La forte abstention et la progression de la droite et de l’extrême-droite en région Alsace Champagne-Ardenne-Lorraine, lors du premier tour, avait amené ses militants à un constat amer. Ces résultats calamiteux sont « le fruit de la politique menée par Hollande depuis 2012. »
Libéralisme économique et social
Ensemble ! se refuse à soutenir « une liste qui défend la politique du gouvernement Valls-Macron (sic), qui affaiblit la gauche et renforce droite et extrême-droite ». Comme les socialistes frondeurs, le mouvement alternatif conteste « la politique libérale du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), du pacte de responsabilité, de l’ANI (accord national interprofessionnel), des régressions sur les retraites, des lois Macron sur le travail du dimanche et Rebsamen sur les seuils sociaux ». Ensemble ! conteste aussi « la politique sécuritaire et raciste, l’état d’urgence, la restriction des libertés, qui reprend en grande partie et légitime les thématiques de la droite et de l’extrême-droite, comme la déchéance de nationalité. »
Les ex-colistiers de Patrick Peron s’opposent résolument à la liste FN, « qui récupère une partie de l’électorat déboussolé par la politique mise en œuvre par un Parti Socialiste déconsidérant toutes les références de gauche, incitant cet électorat à des réactions dévastatrices ». Et de citer l’exemple des villes gérées par le parti de Marine Le Pen : « Nous connaissons les dangers de toutes sortes que cela représente, pour les salarié-es, les chômeuses et chômeurs, les étrangers – dont les réfugiés-, la vie culturelle, la simple préservation des droits démocratiques. »
Ni ni
Selon Ensemble !, le Front de gauche « n’a pas réussi à imposer une campagne radicalement à gauche, permettant de proposer une autre perspective à celles et ceux qui souffrent au quotidien du système injuste dans lequel nous vivons ».
Refusant d’appuyer « une liste soutenant une politique libérale, que ce soit avec le PS ou un soi-disant front républicain », les militants préfèrent appeler à un troisième tour social, « à l’émergence d’une majorité de gauche unie et ferme sur ses valeurs, qui voudra accéder au pouvoir pour contrer la déferlante libérale austéritaire » du Premier ministre socialiste et de son controversé ministre de l’Economie, de même que« les projets réactionnaires et racistes des forces de la droite, du FN et de ses satellites ». Autre objectif de cette prise de pouvoir, « rendre audible ce changement de cap nécessaire pour une alternative d’une vraie gauche, écologiste et solidaire. »
Ensemble ! appelle « celles et ceux qui veulent, dans les urnes comme dans la rue, construire une alternative socialiste, écologiste et citoyenne, à agir à [ses] côtés. »