Pour la troisième édition de son écofestival, Bell’Occas a le vent en poupe. L’association d’insertion a intégré le groupe d’économie solidaire Coopelis, qui développe d’importants projets (écoconstruction, agriculture bio). Découverte des lieux et conférences sont au programme de cette « bell’occas » à ne rater sous aucun prétexte.

Roland Thibeaux (président) et Nathalie Thibeaux-Blondeau (administratrice) accueilleront les écofestivaliers. (Photo @rdenne-mag)
Le 3ème écofestival de Bell’Occas aura lieu samedi prochain. NathalieThibeaux, administratrice, l’assure : « Le soleil est réservé ! » L’accueil sera assuré à partir de 10h30.
Comme les deux années précédentes, le public aura le loisir de visiter les ateliers, « tout l’envers du décor de Bell’Occas et Bell’Occas 3E.» La ressourcerie et de la scierie attirent toujours de nombreux amateurs, parfois venus de loin.
Des stands seront tenus par plusieurs associations amies (Artisans du Monde, Ardennes Services, L’Art Né Sens, Césame Scop, Valodéa, Smictom, Ilard…). Les plus convaincus des écofestivaliers pourront assister à deux conférences, données dans l’après-midi. Le magasin sera bien entendu ouvert.
Pour ceux qui souhaitent partager la convivialité des stagiaires et des bénévoles qui travaillent à Bell’Occas, un repas est organisé le midi sur réservation (15 € adulte, 7,50€ enfant). Cette participation associative permet d’équilibrer les coûts de la journée.
Coopelis
Depuis le 3 mars 2011, une nouvelle structure chapeaute Bell’Occas et Bell’Occas 3E. Il s’agit du groupe d’économie solidaire Coopelis (COOpérer Pour l’Emploi Local et les Initiatives Solidaires). « C’est presque un acronyme, fait remarquer son président Roland Thibeaux. Coopelis est une association qui fixe les orientations stratégiques de Bell’Occas et Bell’Occas 3E (déchets d’équipements électriques et électroniques, ndlr).»
Bell’Occas se distingue avec deux ateliers et chantiers d’insertion. La ressourcerie matérialise la vocation initiale de Bell’Occas. Plus récent, l’atelier Acacia accueille une scierie. De fait, l’association travaille par filières (valorisation des déchets, bois et écoconstruction).
« Nous sommes en train de travailler à un projet d’écoconstruction bois, confirme M. Thibeaux. Nous peinons un peu avec les autorisations administratives d’Etat, alors que nous sommes déjà sollicités par des élus et des communautés de communes, dans le cadre de l’ANRU.»
Pour ces partenaires en puissance, l’habitat écologique doit avoir sa place dans le cadre de la rénovation urbaine. Selon le président de Coopelis, des pistes sont à suivre, qui permettraient de « porter » la filière bois ardennaise, « enfin, ce petit bout, parce qu’on n’est pas les seuls acteurs.» La structure thiérachienne souhaite d’ailleurs travailler avec tous les acteurs locaux de la filière.
Roland Thibeaux est toutefois persuadé qu’avec Acacia, son association est particulièrement légitime sur le créneau du logement social écologique, faiblement énergivore, à charges maîtrisées. « C’est quand même quelque chose d’innovant, plaide-t-il. On se bat. On aimerait bien créer cette entreprise d’insertion d’ici la fin de l’année. Ce serait sous forme de SCOP. Elle s’appellerait Acacia Constructions et constituerait le prolongement de l’atelier scierie.»
Des serres bios
Aujourd’hui, un troisième pôle Coopelis est en gestation. Il concerne l’agriculture bio. Les responsables de la structure travaillent avec la communauté de communes de Signy-le-Petit et Arcavi, qui produit du méthane sur la décharge contrôlée d’Eteignières.
Cette production est la conséquence de l’enfouissement des déchets. Une centrale de méthanisation a donc été installée. « Ils chauffent de l’eau, mais cette eau chaude est un déchet, commente le président de Coopelis. On ne peut pas la relâcher dans la nature. Arcavi ne sait pas quoi en faire. D’où l’idée de monter des serres chauffées pour faire de l’agriculture bio.»
Les serres seraient installées près du site d’enfouissement, sur la route de Gros Caillou. « La collectivité serait susceptible de mettre des terrains à disposition pour générer ce type d’activités », avance Roland Thibeaux, pour qui ce nouveau pôle d’activité ne relève pas seulement de l’insertion. À l’instar des autres projets menés par Bell’Occas, c’est une façon de développer l’activité économique.
« À un moment donné, analyse-t-il, il faut créer de l’activité économique et de l’emploi pérenne. Coopelis, c’est ça, trois pôles qui partent de l’insertion, mais essaient de créer à la fois de l’activité économique locale et de pérenniser emplois et activités.»
Pour le moment, le projet en est à l’étude faisabilité. Tout devrait être calé fin 2012, au plus tard début 2013.
En guise de conclusion, lançons un appel. Bell’Occas recherche un bâtiment sur le Rethelois afin de développer sa ressourcerie. Ce local doit posséder une surface de vente et une surface atelier (entre 600 et 800 m²).
Deux conférences : mutualité du travail et commerce équitable
Stéphane Veyer, grand témoin du festival, présentera Coopaname, la première Coopérative d’Activités et d’Emploi de Paris, dont il est directeur général et associé, puisque Coopaname est une SCOP. M. Veyer assure la promotion du projet coopératif et celle de l’idée de mutualité du travail. Il écrit dans des revues spécialisées.
« Coopaname est une coopérative ouvrière qui permet aux gens de créer leur emploi », présente Roland Thibeaux. « Ils ont 550 coopérateurs dans 7 structures différentes. Stéphane Veyer viendra expliquer la démarche d’entrepreneur salarié. Il travaille sur le concept de mutuelle du travail. Dans le principe coopératif, la coopérative, c’est chacun selon ses mérites, alors que dans le secteur de la mutuelle, c’est chacun selon ses besoins. »
Cette présentation a lieu dans le cadre de l’année internationale de la coopération. « Ça nous semblait bien de faire intervenir quelqu’un sur la coopération. Et comme c’était l’ouverture de la quinzaine du commerce équitable, de faire le lien. »
En effet, pour le témoignage local, Bell’occas a fait appel à Valérie Rofidal, présidente de l’association Artisans du Monde dans les Ardennes. Cette intervention aura lieu le jour même de l’ouverture de la quinzaine du commerce équitable.
Artisans du Monde est un réseau de distribution associatif et militant qui défend une vision engagée du commerce équitable depuis 1974, date de sa création à Paris. Sa boutique carolomacérienne fête ses 20 ans cette année.
Visites guidées des ateliers à 10h45, 11h00, 15h30, 17h45.
Repas : 15 € (à réserver de toute urgence au 03 2454 57 34 ou par mail : nathalie.thibeaux@orange.fr).